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At Home She’s A Tourist : Chapter 1

20 Jan - 26 Mar 2017
Vernissage le 20 Jan 2017

L’exposition de Jeanne Susplugas, « At Home She’s A Tourist : Chapter 1 », à La Maréchalerie, à Versailles, explore la notion de « home », le foyer, dans ses multiples dimensions. Des installations, des dessins et une sculpture font de l’espace habité un objet de fascination et de rejet, le lieu de l’intime comme des névroses.

L’exposition « At Home She’s A Tourist : Chapter 1 » à La Maréchalerie – centre d’art contemporain, à Versailles, dévoile des œuvres de Jeanne Susplugas. Des installations, une sculpture et des dessins qui s’inscrivent dans un projet plus vaste dédié au concept de « home » (le foyer) et qui est présenté en trois exposition et trois lieux, à Versailles et Paris.

Jeanne Susplugas sonde notre rapport à l’espace intérieur et aux objets

Une installation spécialement réalisée pour le lieu jette un pont entre une série de portraits dessinés dont elle est inspirée et la thématique qui guide le nouveau projet de Jeanne Susplugas : la notion anglaise de « home », la maison et, plus que cela, le foyer. Les dessins sont ici convertis en une monumentale sculpture. De façon explicite, l’œuvre sonde notre rapport à l’intimité et à l’espace intérieur, à l’habitat, souvent idéalisé. Elle pose la question de notre dépendance à l’image et aux objets.

Plusieurs installations mettent en scène la vie à l’intérieur des espaces habités. Celle intitulée All The World’s A Stage est un dispositif modulable composé de carton, de bois et de roulettes dont les dimensions et les formes peuvent varier selon le lieu d’exposition. Présentée ici sous la forme d’une église en un bâtiment unique, elle peut également prendre l’apparence d’un village ou d’un campement. Un habillage sonore fait jaillir des voix de son intérieur.

« Home » : le foyer intime, entre réconfort et névrose

Ailleurs, l’œuvre Peeping Tom’s House renverse les principes de la maison de poupées : une maisonnette pour enfant en bois est garnie sur ses murs intérieurs de dix écrans lcd qui invitent à passer notre tête par la porte. On découvre dans les vidéos projetées une intimité faite d’innombrables gestes d’hygiène quotidienne détournés de façon à devenir comiques, bizarres voire carrément inquiétants. Alors que les cabanes pour maison de enfants ont pour but de leur permettre de se réfugier dans un monde qui n’appartient qu’à eux, cette maison ouverte et incitatrice au voyeurisme nous place finalement dans une situation ambiguë et inconfortable. A travers cette inversion se dessine une critique de l’hygiénisme contemporain, qui tend vers l’aliénation.

Un ensemble de sculptures en céramique simplement intitulé Nature morte représente des assiettes chargées de fruits et de quelques tablettes de médicaments côtoyant des bouteilles des verres et un mortier, le tout recouvert de la même peinture blanche uniforme. Par d’infimes détails inclus dans un tableau par ailleurs ordinaire sont suggérés les tragédies individuelles et l’absurdité de l’existence.

Les œuvres de formes et de médiums variés explorent les multiples dimensions que revêt l’habitat : à la fois espace de réconfort, d’intimité et d’accomplissement de soi, et danger d’enfermement, de repli sur soi, de sédentarisation excessive, voire de névrose.

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