ART | EXPO

Arpoador

22 Mar - 30 Avr 2010
Vernissage le 22 Mar 2010

Figures humaines, images de corps sculpturaux immobiles, sauts spectaculaires et postures acrobatiques, plongeons vertigineux et ébats aquatiques, se succèdent tel un caléidoscope géant des plages de Rio devant l'objectif de Marcos Bonisson.

Communiqué de presse
Marcos Bonisson
Arpoador

Commissaire: Alban de la Fontaine

Olivier Castaing, Directeur de la School Gallery donne carte blanche à Alban de la Fontaine, commissaire d’exposition qui nous invite à découvrir l’univers singulier du photographe brésilien Marcos Bonisson.

Le photographe et vidéaste Marcos Bonisson vit et travaille à Rio de Janeiro depuis plus de 30 ans. Né à Rio de Janeiro en 1958, il a étudié à l’Ecole des arts visuels de Parque Large de 1977 à 1981. Il montre ses premières photographies en 1980 à l’occasion de la Ière Triennale de Photographie au Musée d’art moderne de São Paulo. En 2006, invité à participer à la Biennale de São Paulo, il montre sa vidéo H.O.N.Y. qui aborde le quasi-cinéma de l’artiste brésilien Helio Oiticica.

Ses oeuvres font partie d’importantes collections privées au Brésil et à l’étranger, notamment à Paris où il est présent dans les collections de la Fondation Cartier pour l’Art contemporain et de la Maison européenne de la photographie. Son travail en photographie noir et blanc est représenté par Galeria de arte Artur Fidalgo, l’une des principales galeries du Brésil. Ces photographies ont toutes été réalisées sur le site spécifique de Arpoador à Rio de Janeiro, qui donne son nom à l’exposition, et réunies trois séries d’images noir et blanc: Balada do Corpo Solar (Ballade du corps solaire), Topológicas (Topologies) et Aquarpex.

Marcos Bonisson a transformé cette plage carioca en un champ d’investigation, tel un immense atelier à ciel ouvert et nous livre ici un aperçu d’images poétiques qui vont bien au-delà du simple contenu factuel capté par le photographe. Par le biais de la photographie, l’artiste réalise une sorte d’étude de la topographie ambiante. Le signe, l’idée, la transformation, la subjectivité, le process même de construction de l’image et la dimension poétique sont autant d’éléments qui guident ce «work in progress» débuté voilà plus de dix ans maintenant.

En résulte ces différentes séries en accord avec un temps interne inhérent au processus de fabrication des images et non à la chronologie de celles-ci. Marcos Bonisson explore sans cesse les potentiels de la photographie pour traduire d’autres réalités, comme autant d’espaces de liberté et de transgression, à commencer par celle de la loi de la gravité.

Figures humaines, images de corps sculpturaux immobiles, sauts spectaculaires et postures acrobatiques, plongeons vertigineux et ébats aquatiques, se succèdent tel un caléidoscope géant des plages de Rio. Ici les corps ensablés deviennent sous l’oeil du photographe des sculptures érectiles, les visages se parent de tentacules marines, les jeux deviennent ballets aquatiques, les grigris construisent de savants jeux de balancier dans la composition des images, le détail devient essence même de l’image.

Dans une vertigineuse succession d’états, le «corps solaire» pourrait aussi bien être sur le sable de Arpoador, que sur la riviera de Lartigue ou même dans le désert mexicain de Weston.

Parfois le photographe «plasticien» se mue en architecte, s’intéressant aux éléments de nature, grains de sable, pierres, bulles qui se transforment sous son objectif en des compositions abstraites, induisant là aussi une perte des repères, le regardeur ne sachant plus s’il s’agit de simples éléments photographiés ou de compositions «plasticiennes» éphémères, métaphores oniriques ou expressions libres dont l’image aurait sauvegardé les stigmates.

Marcos Bonisson utilise la métaphore de la ballade, en quête du détail inespéré, du surprenant et non pas de la vérité éthique, il capte le lyrisme de ces instants fugaces. Le photographe nous laisse entendre que dans la photographie, comme dans la vie, le ciel n’est pas la limite et il aime à dire que le grand défi contemporain et le «défi de l’immatériel», que ce qui est important ce n’est pas tant l’impact produit par l’image finale que la poésie du processus, l’expérience, le vécu.

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