ART | EXPO

Around Max Bill

26 Oct - 04 Jan 2009
Vernissage le 25 Oct 2008

L’exposition propose d’explorer l’influence de Max Bill sur une nouvelle génération de créateurs internationaux et de vérifier si sa production ou son enseignement continue d’inspirer certaines pratiques artistiques.

Communiqué de presse
Max Bill, Armando Andrade Tudela, Wade Guyton et Paul Elliman
Around Max Bill

À l’occasion des cent ans de la naissance de Max Bill, le Centre culturel suisse rend hommage à cet artiste fondamental qui a façonné la modernité d’une façon exemplaire en bannissant les catégories.

On pourrait presque dire que sa vision a influencé pendant des décennies tout ce que nous voyons (dans la tradition minimaliste), d’un interrupteur à un logo, d’une peinture à un bâtiment.

À la fois architecte autodidacte, étudiant du Bauhaus de Dessau (élève de Kandinsky et Klee), peintre abstrait et fondateur du mouvement concret mais aussi graphiste, typographe, scénographe d’exposition et designer, ses oeuvres ou objets font désormais partie des grands classiques.

L’exposition « Around Max Bill » propose d’explorer l’influence de cet artiste sur une nouvelle génération de créateurs internationaux et de vérifier si sa production ou son enseignement continue d’inspirer certaines pratiques artistiques.

Grâce au prêt et à la réalisation exceptionnelle d’un nouveau moulage en bronze de la fameuse sculpture Rhythmus im Raum (rythme dans l’espace) datée de la fin des années 1940 et qui accueillait les visiteurs dans l’exposition de design historique « Die Gute Form » (la forme utile) en 1949 à Bâle, il s’agit de littéralement tourner autour de cette oeuvre inspirée du ruban infini de Moebius, afin d’y percevoir ses différents héritiers.

Armando Andrade Tudela (P̩rou Р1975) utilise les moyens du collage, photographies, films ou sculptures pour comprendre comment la modernit̩ et la culture contemporaine ont ̩t̩ assimil̩es au P̩rou et plus largement en Am̩rique Latine.

De la même façon que le Tropicalisme a adapté l’Avant-garde à la réalité brésilienne dans les années 1960, la Modernité occidentale aussi a été interprétée par la culture sud-américaine.

Bien que de nombreuses relations formelles aient existé entre les deux courants, elles parlent une langue différente en lien avec leur contexte historique et culturel et en appellent à des grammaires distinctes.

L’histoire de l’art, et celle de l’abstraction géométrique particulièrement, a fait se croiser plusieurs fois les deux continents.

Dans les années 1950-1960, de nombreux artistes sud-américains viennent en Europe, tandis que Max Bill reçoit le Premier Prix étranger à la Première Biennale de Sao Paulo en 1951, et que la Deuxième honore Mondrian d’une salle spéciale (1953).

Armando Andrade Tudela revisite les utopies et les pratiques expérimentales de l’architecture des années 1960 à nos jours, et déconstruit les mises en relation qui s’installent entre le paysage et son usage par l’architecture.

L’artiste américain Wade Guyton (USA – 1972) a développé un corpus d’oeuvres qui se greffe sur l’histoire de l’art du XXe siècle avec une prédilection pour la sculpture et la peinture abstraite des années 1950.

Il compile des images trouvées dans les catalogues d’art et d’architecture, qu’il arrache et marque, à la façon d’un typographe, de signes impersonnels et abstraits réalisés avec une imprimante.

Il remet en circulation en quelque sorte toute l’imagerie d’un art imprimé, posant ainsi la question de l’héritage historique, de sa représentation, de sa transformation et de la déperdition de l’aura de l’oeuvre.

Les critiques renvoient sa pratique aux thèses développées par Walter Benjamin dans les années 1930 et à son fameux essai sur L’OEuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, tout comme à une ultime variation du mouvement américain de l’appropriation.

Un héritage puissant et fécond qui force finalement le discret Wade Guyton, à endosser la position, malgré lui, d’un artiste qui indexerait la perte de sens et le mouvement incessant du recyclage.

Pour le Centre culturel suisse, il a développé une peinture qui reprend donc les contrastes et juxtapositions des couleurs primaires fréquentes chez Bill.

Paul Elliman (GB – 1961) est un designer qui s’intéresse particulièrement à l’impact réciproque de la technologie et du langage. Son travail explore les formes graphiques du design en général et des signes audios à travers la typographie de la voix humaine par exemple.

Paul Elliman a développé la police de caractère « Bits » ou « Found Fount », qu’il essaye de ne pas fixer par un nom définitif depuis plusieurs années. C’est un alphabet évolutif qui change en se nourrissant de formes et de lettres trouvées ou déjà utilisées sur différents supports.

Ces fontes souvent altérées, ne sont pas forcément reconnaissables quant à leur contexte d’origine. Pour Paul Elliman, la relation entre art et design ne fait qu’une.

L’enseignement de Bill dans la célèbre Ecole supérieure d’esthétique pratique d’Ulm qu’il a construite et qui s’inspirait des pratiques du Bauhaus, l’ont profondément marqué.

Pour le Centre culturel suisse, Elliman propose un travail typographique spécifiquement lié au contexte de Max Bill. L’exposition « Around Max Bill » a été réalisée avec le soutien de la société Holcim.

Exposition dans le Project room.

Vernissage
Samedi 25 octobre. 18h-21h.

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