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Un Å“il sur le dos

26 Oct - 23 Fév 2020
Vernissage le 25 Oct 2019

L’exposition « Un œil sur le dos » dévoile à la Friche la Belle de Mai, à Marseille, une série photographique d’Arnaud Théval consacrée à l’univers carcéral. Des prisons à l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire, ces images polysémiques déjouent les a priori et suggèrent les non-dits d’une institution traversée par des forces contraires.

L’exposition « Un œil sur le dos » à la Friche la Belle de Mai, à Marseille, présente des photographies d’Arnaud Théval réalisées à l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire. Elle fait partie du programme « Prison miroir » que la Friche la Belle de Mai, en collaboration avec Lieux Fictifs, consacre à l’exploration de la relation entre la prison et l’art, à travers des expositions, des films, des rencontres, des tables rondes et des performances.

Une exposition photographique du programme « Prison miroir »

L’exposition retrace le parcours photographique d’Arnaud Théval des fermetures des vieilles prisons à l’école de la prison, suivant une mise en lumière autant qu’une relecture des images de l’univers carcéral inscrites dans l’inconscient collectif. L’accrochage prend la forme d’un jeu d’indices qui transforment en fiction les récits des surveillants recueillis par Arnaud Théval, par le biais de l’image et de la mise en scène.

« Un œil sur le dos » : photos d’Arnaud Théval à la Friche la Belle de Mai

Les photographies des personnels de surveillance révèlent ce qui pourrait, selon les propres mots d’Arnaud Théval, être leur maxime : « tout voir sans rien montrer de soi ». Les images que le photographe capte d’eux illustrent leur tiraillement entre le souhait de rester dans l’ombre et celui de dévoiler ce qu’ils vivent au sein des établissements pénitentiaires. Il en résulte des photographies prises de dos ou bien le visage masqué ou encore tronqué par le cadrage qui renvoient en creux la réalité d’un univers où chacun est soumis à une surveillance constante.

Arnaud Théval photographie la prison et ses surveillants

Les images polysémiques d’Arnaud Théval, par leurs associations paradoxales (par exemple des dessins tracés sur les murs des cellules et des tatouages sur la peau des surveillants) suggèrent les non-dits d’une institution traversée par des forces contraires. La démarche d’Arnaud Théval consiste à créer un nouvel espace dans lequel sont déjoués les a priori sur la prison. En cherchant à se défaire de l’imaginaire commun du monde carcéral et de ce que l’on s’attend à y trouver, le photographe nous place face à l’ambiguïté de la société.

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