ART | EXPO

Aristide Bianchi

09 Mar - 28 Avr 2012
Vernissage le 09 Mar 2012

Dans sa sobriété, le dessin d’Aristide Bianchi ne se dévoile pas au premier regard. Traits précis et purs, l’œuvre est en suspens, le papier bouge. La feuille s’ouvre et, articulés autour d’une charnière, recto et verso se font face dans une fragile transparence. En allant voir à l’intérieur du papier, lentement, l’artiste clarifie le sens de son œuvre.

Aristide Bianchi
Aristide Bianchi

On peut présenter le travail d’Aristide Bianchi en citant Jean Clay, qui considérait que la modernité «peut aussi s’énoncer, de Cézanne à Ryman, comme un art de transposer dans le champ de la peinture les propriétés du dessin. Lequel […] interroge le papier dans son épaisseur, son épair dont la contexture est peuplée de figures et de tracés: filigranes, vergeures, visibles par transparence […] Parler d’un triomphe du dessin sur la peinture, du dessin dans la peinture, triomphe non du délinéé sur le coloré mais de l’épaisseur sur le plan, de la tranche sur la surface».

Aristide Bianchi appartient à une nouvelle génération d’artistes, qui dans la lignée de Hantaï et Parmentier, engage de façon méthodique et définitive la matérialité du support dans le processus pictural. Il se confronte à l’ouverture littérale du papier, le pli et le dépli décomposent et recomposent la réserve et la potentialité d’extension. De dimensions variables, ses Å“uvres répètent en effet des procédures de décollements et d’arrachements, d’incision de la feuille dans son épaisseur (laquelle s’ouvre et se déplie, maintenue par une charnière). Dans le même temps, toutes ces opérations provoquent des divisions multiples — de la feuille, du geste, des tracés, des dépliements spatiaux occasionnant un renversement recto-verso du plan. Il n’en demeure pas moins que ces Å“uvres imposent un sentiment d’unité car s’équilibrent, d’une certaine manière et sur le mode du contrepoint, «pertes» et «gains»: pertes de tracés par les arrachements partiels ou définitifs contrebalancés par ceux qui demeurent visibles, révélation partielle des tracés au verso par l’ouverture du plan équilibrée par la perte également partielle des tracés du recto chez Aristide Bianchi.

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