ÉCHOS
15 Fév 2012

Argumentaire pour le partage non-marchand sur internet

PJulie Aminthe
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Le cofondateur de La Quadrature du Net, Philippe Aigrain, connu pour son militantisme en faveur des biens communs, propose dans un article intitulé «Leçon de rhétorique sur le partage» un argumentaire prônant le partage non-marchand sur Internet.

Philippe Aigrain rappelle tout d’abord que la licence globale, ignorée ou mal comprise, est une proposition qui date des années 2004-2005. Elle a été enterrée en 2006 avant même que l’on ne se penche sur le comment de son fonctionnement. A l’heure actuelle, prenant le nom de contribution créative ou de licence pour le partage, elle est enfin discutée au niveau international.
La licence golobale est donc une réponse crédible au débat numérique.

Contre l’argument selon lequel le partage gracieux de toute œuvre entre individus doit nécessairement être autorisé par l’auteur, au risque de le conduire à la ruine, il est conseillé d’en revenir aux ouvrages papier. En effet, explique Philippe Aigrain, qui préconise la culture partagée et l’éducation populaire, «la proportion des lectures de livres qui se font — tout à fait légalement — sur un livre non acheté par le lecteur» est équivalente au fort pourcentage des accès aux œuvres numériques qui n’ont pas été payées.

Relativiser l’impact de la légalisation du partage sur l’industrie est un autre point important. Philippe Aigrain fait notamment référence au cinéma, dont les revenus ne cessent d’augmenter ces dernières années malgré l’apparition des pirates virtuels. Il a également sous le coude une étude de l’Hadopi elle-même qui montre que les vilains partageurs achètent plus. Enfin, les pertes des artistes ayants droit dues au partage sont de l’ordre de 20% grand maximum.
Les auteurs doivent ainsi choisir entre «le bénéfice d’une compensation des pertes» et «le bénéfice de la contribution créative».

De plus, l’effondrement de la chronologie des médias, qui a permis au cinéma français de ne pas se faire manger par celui des Etats-Unis, n’aura pas lieu si on légalise le partage non-marchand. Il est en effet toujours intéressant de programmer des films pour une télévision, partage non-marchand ou pas.

Philippe Aigrain souligne également que les financements de la contribution créative rémunèreront, si elle est appliquée, les auteurs mais aussi la production de nouvelles œuvres.

Pour finir, il est essentiel, nous dit-il, de mettre l’accent sur le nombre important de créateurs qui ont émergé grâce à Internet.

Convaincus?

Lire
— Article de Philippe Aigrain sur owni.fr

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