Michiel Vandevelde
Antithesis, the Future of the Image
«L’image, seule capable de nier le néant, est aussi le regard du néant sur nous.». Cette citation issue du film Éloge de l’amour, de Jean-Luc Godard, a marqué Michiel Vandevelde. Elle fait écho aux recherches développées par le danseur dans ses précédentes créations, notamment sur la place du spectateur dans les dispositifs de représentation. Que se passe-t-il sur une scène de théâtre si l’on admet que l’image est le regard du néant ?
Ces réflexions pourraient sembler bien abstraites si elles n’étaient pas mises en relation avec la problématique actuelle et courante de la circulation massive des images. Antithesis pose en effet les questions suivantes : qu’est-ce qu’une image ? Quel est le futur de l’image ? Comment les images manipulées forment-elles notre regard sur le monde ? Des questions, il faut bien l’admettre, vertigineuses, mais traitées dans un dispositif qui étonne par sa simplicité : un homme et un écran.
Contrecarrant nos attentes, c’est l’écran qui sera le principal média du langage et le corps qui véhiculera des images. Le texte, comme le corps, sont nus : le premier défile à la façon d’un générique de film, le second baigne et se met en mouvement dans une lumière sans effets. Michiel Vandevelde danse ou mime quelque chose de déjà vu. Il se réapproprie en effet chorégraphies, gestes et postures diffusées en masse sur Youtube ou d’autres canaux de la pop culture. Madonna, Beyoncé, Kanye West, Pharrell Williams et bien d’autres sont cités, mélangés, transformés par le danseur.
Chorégraphie : Michiel Vandevelde
Conseil dramaturgie : Dries Douibi
Design graphique : Ward Heirwegh
Technique : Menno Vandevelde
Textes : Adam Curtis, Vilém Flusser, Jean-Luc Godard, Victor Hugo, Aldous Huxley, Neil Postman, Jacques Rancière, Anna Siegel, Michiel Vandevelde, Kristof van Baarle
Repères biographiques
Diplômé de l’école de danse P.A.R.T.S. à Bruxelles, Michiel Vandevelde manifeste très tôt son intérêt pour la mise en scène des idées. Il développe ainsi plusieurs projets qui interrogent les structures politiques, économiques et sociales alternatives : Tentproject (a space for ideas) puis Stageproject (a space for ideas and actions). Toujours à la lisière des arts visuels, de la scène, de la littérature et des sciences humaines, Michiel Vandevelde puise ses références et ses matériaux dans l’histoire de l’art et de la danse s’inspirant, par exemple, du principe d’ «everyday movement» de la danseuse et chorégraphe américaine Yvonne Rainer. Également attentif aux questions de médiation et de réception du spectacle vivant, il implique régulièrement dans ses projets des participants amateurs.