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Année Lumière

02 Fév - 24 Mar 2008
Vernissage le 09 Fév 2008

Au Dourven, Anne Durez imagine un dispositif d’exposition entraînant le spectateur dans un dédale de salles qui alternent entre obscurité et lumière. Chaque espace ménage ses effets de surprises. Dans ces pièces, qui chacunes ménagent leur effet de surprise, Anne Durez présente des photographies et des documents vidéos, entretiens de quelques personnages rencontrés sur l’île, actions ritualisées de l’homme sur cette nature.

Communiqué de presse
Anne Durez
Année lumière

« Les propositions vidéographiques d’Anne Durez semblent toujours émaner d’un point de vue désincarné.(…). Le cadrage se veut sans état d’âme, comme pré-calculé, de façon à demeurer hermétique à l’émergence imprévisible des événements (…). À l’instar de certains usages contemporains de l’image, Anne Durez met en place un regard mutant qui hésite entre la caméra de surveillance et le point de vue bienveillant d’un Dieu absent, capable de tout voir et de tout entendre.
Véritable oeil du temps et des postures extrêmes, le regard inventé par l’artiste décale l’émotion du spectateur au profit d’un oeil-machine, qui n’est pas sans évoquer celui préconisé par le cinéma d’Andy Warhol. C’est un visible inédit qui se révèle ici, loin des codes induits implicitement par l’oeil anthropomorphique, qui cherche à voir autrement le monde, ou à voir un monde autre.» (Stéphanie Katz, in parisART, avril 2006)

En 2005, Anne Durez se rend sur l’île Spitzberg dans le cadre d’une résidence Villa Médicis, hors les murs, financée par l’Agence Française d’Actions Artistiques. Le Spitzberg île principale de l’archipel du Svalbard est situé au-delà du cercle polaire Arctique. Pendant une période centrée autour du solstice d’hiver et située entre le 23 septembre et le 21 mars le soleil ne se lève pas pendant plusieurs semaines.
Le projet d’Anne Durez est d’assister à cette lente apparition du soleil au-dessus de la ligne d’horizon et de se confronter physiquement aux conditions extrêmes du cercle polaire, d’observer les contraintes et les rituels qu’il implique.

Le résultat de ce périple est un film de 47 minutes qui mélange ses observations du réel avec des éléments fictionnels. Le film navigue entre documentaire et fiction. L’artiste a choisi de ne laisser aucune parole ou commentaire. La bande son est faite du bruit du vent, du bruissement des corps se déplaçant dans la neige, du cri des animaux de la banquise… Il est travaillé dans sa puissance et son rendu pour envelopper le spectateur, capter son énergie et son attention. Les plans de paysages et d’actions humaines se succèdent à un rythme permettant au spectateur de construire son propre récit. Chaque plan relève d’un regard dégagé de tout jugement et aussi d’une tentative de narration détachée de l’envie d’être là au bon moment. Elle révèle le plaisir pris à attendre, à filmer, sans doute à ressentir et ensuite au montage, à juxtaposer les images qui parfois s’alimentent l’une l’autre pour rendre tangible cette réalité indéfinie …

Le spectateur plonge dans des univers qui sont à des « années-lumière » de son environnement habituel. À chaque changement de séquences, ses impressions sont modifiées, le temps s’étire et son récit s’en trouve altéré. Chacun des plans contient sa propre fiction, la conséquence est une multiplication sans contrôle des points de vue sur l’image. Chacun peut se raconter sa propre histoire. Le film constitué d’échos et de résonances, ne comporte pas de message central susceptible de l’unifier, il semble tissé comme dans un songe avec ses surprises et ses étrangetés. La représentation d’un monde dont le spectateur physiquement
convoqué fait l’expérience.

Au Dourven, l’artiste imagine un dispositif d’exposition entraînant le spectateur dans un dédale de salles qui alternent entre obscurité et lumière. Chaque espace ménage ses effets de surprises. Dans ces pièces Anne Durez présente des photographies et des documents vidéos, entretiens de quelques personnages rencontrés sur l’île, actions ritualisées de l’homme sur cette nature. La projection du film Année lumière placé au coeur de l’exposition engage un dialogue avec ces différentes salles et le parc qui l’entoure. L’expérimentation de l’espace, ainsi construit, amplifie la confrontation du réel et de la fiction. Le parc du Dourven, milieu naturel domestiqué et sans danger apparent est une construction de la nature dans notre monde occidental.
En sortant de l’espace d’exposition le spectateur peut avoir cette impression fugitive d’appartenir à un décor bienveillant et douter de sa perception de la réalité. 

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