PHOTO | CRITIQUE

Ana Apostolska

PMarguerite Pilven
@12 Jan 2008

La photographe Ana Apostolska a pour sujet de prédilection la lumière, condition de révélation de l’image sur la pellicule sensible. En photographiant de simples lampes, elle en rend visible les implications symboliques et sacrés.

Avec la série des « Luminaires », qu’elle photographie depuis les années 1990, Ana Apostolska prend explicitement pour sujet la lumière. Elle en photographie la source, mettant en valeur la singularité des appliques. Qu’il s’agisse des lustres imposants de salons ou d’austères réverbères éclairant des paysages urbains déserts, elle en souligne chaque fois l’esthétique, et met en valeur la qualité particulière, toujours changeante, de la lumière que ces lampes diffusent.

Souvent photographiés dans l’obscurité, les plafonniers apparaissent sur un fond sombre indéterminé qui en fait resurgir les caractéristiques sculpturales. Dorures, agencement complexe des ampoules en couronne ou en pyramide, tous ces détails témoignent d’un attachement populaire au caractère symbolique de la lumière, dans ce qu’elle a de magique et de sacré.

L’utilisation exclusive de la lumière diffusée par la lampe photographiée lors de la prise de vue, invite le regard à osciller de la lampe, de ses caractéristiques matérielles, à son prolongement lumineux et immatériel, dans un va et vient de l’objet à sa trace qui est aussi celui de la photographie. Ainsi baignées dans le halo lumineux dont elles sont l’origine, les lampes d’apparence banale révèlent leur forte présence. Car c’est aussi de cela qu’il s’agit dans les travaux d’Ana Apostolska : de la transfiguration des objets et des paysages les plus banals par la seule intervention de la lumière. On assiste chaque fois à une sorte d’épiphanie.

 

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