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America on board

11 Mar - 04 Mai 2014
Vernissage le 11 Mar 2014

Disparu prématurément en 2012, le photographe Jérôme Brézillon laisse une œuvre essentiellement construite autour de l’Amérique. La vision mythique des grands espaces présentée dans On board tranche radicalement avec l’état de désolation de l’Amérique actuelle documenté par Anne Rearick et Pieter Ten Hoopen.

Jérôme Brézillon, Anne Rearick, Pieter Ten Hoopen
America on board

La série photographique On board rend hommage au lien passionné que Jérôme Brézillon entretenait avec le territoire américain. Il avait choisi, pour ce projet resté inachevé, de sillonner le pays à bord de trains et de capturer les paysages et les gens qu’il voyait de sa fenêtre. En regard de cette approche contemplative, les séries Appalachia, USA de Anne Rearick et Hungry Horse de Pieter Ten Hoopen, révèlent une proximité avec des communautés à la marge de la société, habitants de lieux reculés qui, à eux seuls, représentent toute la désolation de l’Amérique actuelle.

Fasciné par les grands espaces américains, Jérôme Brézillon y a effectué deux voyages à un an d’intervalle en 2010 et 2011, et avait prévu d’en faire un troisième en 2012. Il choisissait des images au retour de chacun de ses voyages et les collait sous forme de tirages de lecture dans des carnets, laissant ainsi de précieuses indications pour le livre qui paraîtra en mars 2014.

Disparu prématurément en 2012, il laisse une œuvre photographique inachevée, construite essentiellement en Amérique, territoire de perspectives et de souffle. C’est l’Amérique des grands mythes fondateurs, des autoroutes interminables et des motels sans qualité, une Amérique sillonnée et photographiée à bord des trains que l’on retrouve dans la série On board. Comme il l’explique c’est la lenteur des trains américains qui lui permet de voir les décors apparaître et disparaître, de saisir des images fragiles et furtives, à laquelle la vitesse donne un aspect diffus: «Je deviens spectateur, comme si je photographiais pendant un travelling interminable.».

Si le travail de Jérôme Brézillon est nourri de l’œuvre de William Eggleston, de Stephen Shore, de Joël Sternfeld, ou de Walker Evans, on devine néanmoins une quête d’évasion toute personnelle, fuyant le spectaculaire et guettant avec patience «l’image juste», qui lui parle en secret. Depuis son adolescence, comme Kerouac, il avait le sentiment qu’un peu de la «vraie vie» se jouait là. Il s’accommodait à merveille de la part de flou, de mystère irrésolu qu’il y avait dans cette quête: «des types partant à la recherche de quelque chose qu’ils ne trouvent pas vraiment, se perdant eux-mêmes sur la route, et accomplissant tout le chemin du retour avec l’espoir d’autre chose».

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