DANSE | SPECTACLE

Autre Regard | The Falling Stardust

12 Sep - 12 Sep 2019

Avec The Falling Stardust, le chorégraphe Amala Dianor livre une pièce pour neuf danseurs. Une pièce où s'entrechoquent danse classique, danse contemporaine et street-dance (hip-hop). Sur les nappes électro envoûtantes d'Awir Leon, et dans l'ombre lumineuse d'une étrange étoile suspendue.

Virtuose des rencontres réussies, le chorégraphe et danseur Amala Dianor conjugue souvent les genres. Danse contemporaine et espace public ; danseurs amateurs et danseurs professionnels… Avec sa pièce The Falling Stardust (2019), il entrelace cette fois danses contemporaine et classique. Venu du hip-hop, l’écriture d’Amala Dianor résonne notamment de l’énergie propre à la pratique de la street-dance. Et cette énergie sera l’un des points de jonction de The Falling Stardust. Qu’arrive-il aux danseurs classiques lorsque mis en marge de leur technique ? Dans cet interstice un peu plus fragile où apparaissent les singularités ? Pour The Falling Stardust, Amala Dianor a réuni des danseurs aux pratiques différentes. Quelles différences ? Dans les pieds et les mains, déjà, peut-être. En classique, les pieds pointent comme des compas vers un au-delà du corps. Dans les danses urbaines et contemporaines, il y a un retour au sol, par l’à-plat ou le talon.

The Falling Stardust d’Amala Dianor : entre ballet, contemporain et danse urbaine

Si cette distinction est un peu caricaturale, pour autant il y a bien une façon différente de positionner le poids du corps, via ces pivots que sont les jambes et les bras. Et cette différence, très concrète, dans la façon de structurer le corps et ses mouvements ne peut que rendre curieux de la rencontre. À l’instar de deux styles architecturaux se conjuguant pour en créer un nouveau. Sur une musique électro d’Awir Leon, Amala Dianor livre ainsi une pièce pour neuf danseurs. Costumes sombres — élégants sans entraver le mouvement — et décor sobre : sur scène une sculpture géométrique et lumineuse accompagne les danseurs. Conçue par le scénographe et plasticien Clément Debras, cette structure suspendue, tout en finesse et extrusion, oscille entre éclatement architectural, prolifération et assemblage. Étoile lointaine ? The Falling Stardust cultive une poésie du mélange et de la rencontre, inquiétude incluse.

La musique d’Awir Leon et la scénographie, structurale, de Clément Debras

Rappelant tour à tour une pluie de poussière d’étoile, la chute d’un météore ou l’impact de météorites… Le titre The Falling Stardust peut tout autant évoquer la chute d’une étoile de la danse, que ce soit par accident, en fin de carrière, ou par désamour du ballet classique. Allumant des étincelles en provoquant les rencontres, la danse d’Amala Dianor passe par la friction pour générer d’autres énergies, fluides. Tandis que la structure-sculpture transforme l’espace de représentation en déployant son ombre aux allures de grille complexe. Danse virtuose et élégante, The Falling Stardust entrelace ballet, hip-hop et contemporain, sur les nappes sonores magnétiques d’Awir Leon. Mais la pièce a aussi quelque chose d’inquiétant, un versant sombre, quand les corps se rassemblent sous la structure suspendue. Égide protectrice ou épée de Damoclès ? Rencontre consentie ou union des forces face à l’imminence d’un danger ?

À retrouver dans le cadre du festival Autre Regard des Quinconces-L’espal – Scène nationale du Mans.

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