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Algérie en création

Sept artistes algériens invités à Lyon en 2003, à l’occasion de l’année de l’Algérie en France. Sept projets qui parlent de racines, d’enracinement et de déracinement. Sept histoires de double identité culturelle, entre Orient et Occident, tradition et modernité, passé et avenir.

?r4,N´?diteur : Le Rectangle, Lyon
— Année : 2003
— Format : 21 x 28 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 46
— Langue : français
— ISBN : 2-9515553-6-9
— Prix : 15 €

Clim’ en option
par Laurent Godin (extraits, p. 2 et p. 3)

L’Algérie, trop souvent, n’est évoquée qu’à travers l’écho macabre du terrorisme, les séquelles chargées de la colonisation, la stigmatisation de l’immigré, les ravages de la dernière catastrophe naturelle ou les ambiguï;tés du système politique…

Mais, au-delà de ces questions, que sait-on de l’Algérie contemporaine ? Que connaît-on des conséquences sur les différents champs de la création, d’une situation historique, politique, économique et sociale des plus complexe, des plus confuse et des plus douloureuse ? Quelle perception avons-nous, en effet, des enjeux culturels et artistiques qui se trament actuellement de l’autre côté de la Méditerranée ?

Les motivations d’Algérie en Création, reposent sur ces questions. Le projet s’est construit à partir d’un désir de connaissance, d’échange et d’ouverture, avec la volonté d’explorer une situation très proche et pourtant méconnue, déterminé à porter notre regard, sur des pratiques et des propos que nous ne prenons que peu en compte, trop occupés sans doute, à identifier les codes et conventions qui régissent, tout en nous rassurant, notre relation à « l’œuvre d’art contemporaine occidentale ».

L’histoire de l’Algérie est marquée par les questions liées à l’immigration. Celle des années cinquante et soixante ; dictée par les besoins en main d’œuvre de l’occident, mais aussi, par celle du début des années quatre-vingt-dix, conséquence de la menace terroriste et touchant notamment les intellectuels qui, contraints, fuyaient un quotidien dangereux et sans perspective. Les histoires individuelles se fondent dans cette histoire collective. Tenter d’approcher la situation artistique algérienne dans toute sa complexité et sa diversité, tenter de mesurer le lien qui relie nos deux pays et l’enrichissement mutuel produit et entretenu par l’imbrication de nos deux cultures, nous à donc semblé devoir se faire en s’attachant à des artistes dont l’itinéraire et les parcours singuliers s’inscrivent dans ces différents temps.

Algérie en Création, n’entend pas dresser un inventaire complet de la scène artistique algérienne. Il ne s’agit pas non plus, de prétendre apporter la réponse à toutes les questions qui nous assaillent et encore moins de chercher à identifier et définir une quelconque spécificité d’un art « made in Alger », la grande diversité des attitudes et des formes rencontrées en témoignent.

Plus modestement, le projet espère faire circuler un peu d’air dans un contexte pour des artistes et pour des œuvres qui, à l’évidence méritent mieux qu’indifférence polie ou compassion feinte.

Algérie en Création permet de vérifier que la force de l’expression et le pouvoir de la création sont irréductibles, que le rapport de l’artiste au monde, sa capacité à nous interpeller et à transfigurer le réel est universel et cela qu’il vive à Toulouse, Bangkok, New York, Lyon, Helsinki ou Alger.

Seule la circulation des idées permet de ne pas étouffer.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du Rectangle)