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Alexander Ross

PSarah Ihler-Meyer
@29 Mar 2010

Composées de formes semi-organiques semi-virtuelles, les toiles d’Alexander Ross jouent de la tridimensionnalité et de la dimensionnalité pour se loger à la frontière de l’espace réel et d’un espace artificiel. Le tangible flirte avec l’imaginaire.

Tout droit sorties d’un film de science-fiction, des formes vertes et visqueuses peuplent les toiles d’Alexander Ross pour les ouvrirent à un monde imaginaire, étrange sinon peu ragoutant. D’une toile à l’autre ces hybrides de matière organique et virtuelle se gondolent, se creusent ou se ramassent en une boule. Représentée sur des fonds bleus et blancs dans les œuvres peintes, cette substance non identifiée s’intègre au sein de décors dans les œuvres sur papier. Des globules verts cohabitent avec des boules rouges, des sortes d’arbres ou d’alvéoles grises. On pense alors à une vue au microscope ou à des peintures psychédéliques des années 1960.

Si cette iconographie quelque peu ringarde est une percée vers un monde fictif, la façon dont elle est figurée joue sur la frontière entre espace réel et espace artificiel. En effet, peintes ou dessinées de manière illusionniste, ces œuvres font disparaître leur propre support; la bidimensionnalité réelle de la toile ou du papier se fait transparente à la tridimensionnalité irréelle de ce qui est représenté; le volume factice des formes «ovni» éclipse la matérialité tangible qui les constitue.

Mais, cette abolition de l’espace concret au profit de l’espace imaginaire est contrebalancée par les fonds des peintures aussi bien que par une vision rapprochée de ces mêmes toiles. C’est que, composés d’aplats de couleurs bleue et blanche, les arrières plans se confondent avec la surface plane des toiles.
Ainsi, un jeu s’établit entre tridimensionnalité et bidimensionnalité, auquel contribuent également les coups de pinceaux visibles de près. A l’image de ce qui se produit dans la peinture impressionniste, l’œil du spectateur recompose de loin ce qui se dissout de près, la dimension illusionniste de la représentation se résorbe dans la réalité de la matière picturale.

Les œuvres d’Alexander Ross sont donc réflexives: elles mettent en exergue les diverses dimensions de la peinture, entre le tangible et l’intangible, le concret et l’abstrait, le réel et l’imaginaire.

Liste des œuvres
Alexander Ross, Untitled, 2009. Huile sur toile, 152,4 x 172,7 cm.
Alexander Ross, Untitled, 2008. Huile sur toile, 274,3 x 167,6 cm
Alexander Ross, Untitled, 2009. Huile sur toile, 137,2 x 106,7 cm
Alexander Ross, Untitled, 2009. Mixed media on paper, 38,7 x 33 cm
Alexander Ross, Untitled, 2009. Mixed media on paper, 56,5 x 76,8 cm
Alexander Ross, Untitled, 2009. Mixed media on paper, 63,5 x 58,4 cm

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