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Alex Cecchetti

13 Mai - 12 Juin 2010
Vernissage le 12 Mai 2010

Présentée en devenir, l'exposition d'Alex Cecchetti n'emprunte pas pour autant l'esthétique du chantier. Elle est un temps, où les oeuvres — sculptures, vidéo et collages — sont ce qu'elles sont, là, maintenant. Et changeront encore après.

Communiqué de presse
Alex Cecchetti
Alex Cecchetti

L’exposition d’Alex Cecchetti ne signe pas l’arrêt des oeuvres. Elle n’est pas le résultat final de recherches en atelier, ni une rétrospective offrant un panorama diversifié du travail de l’artiste. Elle est un temps, où les oeuvres sont ce qu’elles sont, là, maintenant. Et changeront encore après.

Toutes sont dans un état temporaire et engagent la transformation à venir. L’exposition se pense en atelier, où le travail se construit sur la table, au sol, à la lumière du jour, dans l’obscurité. Travail de la matière et de ses transformations comme dans la série de sculptures «Flaques», terre fraîche froissée au papier. En séchant au fur et à mesure de l’exposition, le papier se décollera lentement de la terre dévoilant la sculpture sous un nouvel angle. Certaines, déjà sèches, rangées sur étagère, constituent l’archivage anticipé de ce procédé. Les sculptures évoluent et se préparent à un nouvel usage, celui de vases ou de flaques remplis d’eau, qui seront exposés prochainement au Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart («Sensorialités excentriques», exposition collective, 3 juillet-18 octobre 2010).

Présentée en devenir, l’exposition n’emprunte pas pour autant l’esthétique du chantier. La disposition des oeuvres a été pensée, mise en scène, rappelant la pratique photographique de Brancusi qui représentait ses sculptures dans son atelier selon une construction spatiale précise. Si l’exposition, comme l’atelier, est le lieu qui engage l’oeuvre dans sa construction et sa transformation, alors l’espace fait en soi totalement parti du
processus.

Alex Cecchetti a conçu la disposition de ses sculptures selon l’espace qui les contient, et qui, durant toute la durée de l’accrochage, fut traversé par quatre danseurs. Ces groupes mobiles (terme inventé par Brancusi pour désigner ses sculptures disposées et reliées par l’espace de l’atelier), vivants, ont permis de relier les sculptures, de les redessiner par le vide, appréhendé comme unité d’espace.

Ce projet intitulé It speaks here and now because it has been there and then a permis de déployer le dispositif et de définir le nombre de sculptures à installer. Accrochée au mur, une série de Polaroïds grand format pris sur le vif, gardent en mémoire les mouvements et trajectoires de cette chorégraphie sur mesure.

Il est aussi question de trajectoire, mais cette fois-ci du soleil, dans la vidéo Waltzer, où les rayons viennent heurter la surface de l’eau. Le reflet, filmé par deux personnes selon leur localisation (Alex Cecchetti et l’artiste Benoit Maire), semble être destiné à chaque regard. Chacun cherche son soleil, le trouve dans la marche, côte à côte, se l’approprie en rapport à l’autre. Les marcheurs se mesurent au soleil qu’ils tentent de récolter au sol, comme s’il était un indicateur naturel de leurs visions subjectives.

L’existence de l’homme dans son espace physique ou historique est une notion récurrente dans l’oeuvre d’Alex Cecchetti. Dans la performance Chevaucher, chevaucher, chevaucher, rejouée dernièrement à Paris, l’artiste construit un récit par le trajet d’une lecture fragmentée de livre en livre. Les passages choisis expriment d’ailleurs souvent une situation, celle de l’homme qui fait front à un objet, un problème, peut-être à sa destinée.

Deux collages sur papier calque, Big mouth (sphinx) et One eye (sphinx), tenus au mur par de fines tiges métalliques, sont des figures constituées de fragments provenant de la statuaire gréco-romaine et moderniste. Pour Alex Cecchetti, l’amputation est un moyen de retravailler le mythe et d’inventer de nouvelles icônes (on se souvient de sa performance au Musée du Louvre qui consistait à raconter l’histoire des sculptures classiques qui, restaurées à la va-vite, sont constituées de morceaux anachroniques et disproportionnées).

Au-delà de la citation d’une oeuvre existante, il s’agit d’incruster la chose même, le morceau, déjà chargé de sens, pour pouvoir en créer un autre, un peu comme les monstruosités architecturales qui prennent forment par la compilation de styles et de strates temporelles. En défigurant la sculpture des ancêtres, Alex Cecchetti ne signe pas l’arrêt des oeuvres; mais les place devant nous: «ressusciter les cadavres, c’est comme regarder le futur, percevoir que quelque chose persiste indépendamment de l’époque, de l’histoire.»

Vernissage
Mercredi 12 mai 2010 à 18h.

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