DANSE | SPECTACLE

Home Alone

09 Jan - 13 Jan 2018

Spectacle jeune public, Home Alone d'Alessandro Sciarroni est avant tout un dispositif chorégraphique interactif. Une danse contemporaine festive et ludique, pour un public de 'millennials' hyper-connectés et conscients, dès leur plus jeune âge, des enjeux de l'image de soi. À déguster en famille.

Home Alone, en 1990, c’était le titre d’un film racontant l’histoire d’un jeune garçon oublié par sa famille, pendant les fêtes de Noël. Comédie burlesque, Maman, j’ai raté l’avion, de son titre français, ne pourrait plus exister aujourd’hui. Parce que le téléphone portable et internet sont entrés dans le quotidien. Et c’est bien ce que le spectacle de danse contemporaine interactive, Home Alone [Seul.e à la maison], d’Alessandro Sciarroni, reflète. Créé en 2016 pour les enfants actuels, les ‘millennials’, Home Alone déploie l’arsenal technologique de l’interactivité connectée. Une jeune ballerine, seule à la maison, danse avec son ordinateur et le monde entier. Mise en scène mi-comique, mi-sérieuse de soi, la danseuse se filme et danse face à son image projetée sur écran géant. Sur fond de chansons pop, le dispositif multimédia prend les traits d’une géniale séance d’aérobic défouloir. D’abord seule, la danseuse invite progressivement tout le monde à la rejoindre.

Home Alone d’Alessandro Sciarroni : une chorégraphie interactive

Le chorégraphe italien Alessandro Sciarroni explore depuis plusieurs années les potentialités de la danse multimédia. Pour Joseph (2011), il s’était mis en scène comme performeur jouant avec son image en temps réel. Transformant la scène en studio de captation, il y recréait toute une compagnie de danseurs virtuels, clones déformés de lui-même. Le spectacle a ensuite donné lieu à une version pour jeune public : Joseph_Kid (2013). Troisième opus, Home Alone poursuit l’exploration du dispositif danse-vidéo-temps réel. Il lui adjoint l’interactivité, en intégrant un autre danseur, d’abord via Skype (logiciel de vidéophonie), puis sur scène. Jusqu’à progressivement amener le jeune public à venir jouer, danser, improviser, sur scène. Une manière ludique de mettre l’accent sur le potentiel fédérateur, créateur et socialisant des technologies digitales. Sans nier la dimension de travail acharné préludant à toute excellence. Car sur scène, les deux danseurs font partie du Balletto di Roma [Ballet de Rome].

Danse et image de soi : un spectacle pour les jeunes publics connectés

Home Alone offre le spectacle d’un jeu réjouissant. Une jeune femme et un jeune homme, en académique à paillettes, façon patinage artistique, s’y donnent à cÅ“ur joie en figures virtuoses. Envie de se défouler communicative, le dispositif accueille les jeunes publics à venir sur scène, pour faire aussi cette expérience de la danse, de l’image projetée, du miroir déformant. À l’aide d’outils quotidiens (ordinateur, webcam, internet…), Home Alone met l’accent sur la créativité. Entre une mise en scène de soi, rapidement filmée et expédiée sur Youtube, et ce spectacle, il y a toutes les strates de la réflexion. La mise au jour de ce qui préside à la construction d’une image de soi d’apparence spontanée et improvisée. Mais sans s’alourdir d’un ton trop didactique ou moralisateur. Et en gardant le jeu et l’énergie communicative comme fil conducteur, pour mieux faire de la danse un élément viral.

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