ART | EXPO

Alessandro Raho

12 Jan - 15 Fév 2003

Dans la peinture de paysage de Raho, les tableaux figurent un ailleurs «exotique» et rêvé. Peints à partir de photographies et en imitant les techniques d’impression contemporaines, seules les trois couleurs primaires et le blanc sont utilisés.

Alessandro Raho
Alessandro Raho

Il y a, dans les nouvelles toiles d’Alessandro Raho, l’empreinte et les couleurs nostalgiques d’un «ailleurs» exotique (du bleu transparent des plages des Bahamas, au blanc sucré des toits enneigés d’Helsinki), qui illustrent bien la fantaisie de l’artiste en contraste avec la réalité (de son atelier par exemple, situé dans un quartier industriel au sud de Londres.)
C’est ce désir profond pour un ailleurs rêvé que souligne le regard tourné vers les montagnes du personnage féminin dans Catherine at the Monasteria de Piedra, ou encore par le bateau qui fuit à l’horizon, dans Bahamas.
Les feuilles de palmiers jouent les leitmotivs de cet exotisme luxueux et prometteur, aussi bien dans les paysages de plages ensablées, que dans l’ambiance d’une route au milieu de la nuit, jusqu’à s’infiltrer dans le portrait à la fois dur et empli d’une certaine poésie urbaine de Marvia, dans sa tenue imprimée de fleurs vertes et violettes.

Raho travaille à partir d’images photographiques, mais s’applique à les reproduire en peinture en investissant ce qui lui semble être un instant capturé mécaniquement par un appareil, avec l’intensité romantique du peintre à l’œuvre.
Il commence par sélectionner ses sujets, en faisant référence à la tradition picturale des paysages, portraits et natures mortes.
Puis, à la manière des impressions de masse contemporaines qui représentent le spectre des couleurs en combinant quatre encres différentes, Raho compose ses peintures en y appliquant seulement les trois couleurs primaires que sont le cyan, le jaune, et le magenta, en les mélangeant simplement au blanc.

Les peintures ont au final cette force, qu’elles parviennent à nous séduire de deux manières, tout d’abord par la représentation du désir fantasmagorique que susciterait une image de carte postale par exemple, ou la photographie de l’être aimé, mais aussi dans la contemplation artistique de la rigueur esthétique avec laquelle ses peintures ont été composées.
De même que le temps parfois sélectionne et vernis certains souvenirs agréables, Raho dépeint et améliore ses sujets, les adoucit, les soustraits même à certaines réalités afin de les rendre le plus parfait et le plus agréable possible à regarder.

Alessandro Raho a récemment été inclus dans l’exposition de groupe Painting on the Move à la Kunsthalle de Bâle, et à fait l’objet d’une exposition monographique à la galerie Nasu, à Tokyo.

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