ART | EXPO

Acid’suite

06 Déc - 20 Jan 2004

Relation de dépendance spatiale entre les éléments d’un mobilier intérieur. Une lecture double: globale et parcellaire. Un seul lien: le blanc dans et entre les oeuvres qui constitue un espace libre de ré-invention.

Communiqué de presse
Yves Grenet
Acid’suite

«Pour l’exposition «Acid’suite», j’ai conçu des œuvres qui, par leur autonomie plastique et leurs particularités inscrites, fonctionnent en tant qu’éléments distincts les uns des autres et qui, par leur disposition dans l’espace, engendrent un système de relations obligées entre elles-mêmes et celui-ci. Le public à l’intérieur de cet environnement, comme lien, récepteur physique et sensible, dans une compréhension que l’on pourrait nommer «psycho-plastiques».

Les œuvres présentées se lisent dans leur ensemble comme une espèce d’appartement, de décor ou de magasin, en partie parce que chaque œuvre s’apparente à une sorte de mobilier (table, armoire, lit, tapis, baignoire,etc…) et affirme la notion de logement, mais la contrarie aussi parce qu’ils n’en ont pas l’utilité et que les matériaux qui viennent normalement lier ces éléments entre eux (je pense à la vaisselle sur l’évier, à la decoration murale ou aux livres sur le lit) sont manquant; le blanc laissé entre chaque œuvre appuyant cette lacune, une redéfinition de l’espace se double d’une déstabilisation de l’environnement.
Le visiteur, l’invité ou le client (choisi celui que tu préfères) a le sentiment de connaître ces éléments et cet espace comme quelque chose qui lui serait familier sans pouvoir les identifier vraiment, obligé par cela à un travail de re-connaissance. Chaque œuvre développant par sa forme, ses matériaux improbables, sa fonction renversée et son potentiel affectif, une remise en cause, une transformation des évidences. Je parle par exemple de l’évidence d’une table et de sa fonction, qui laisse place ici, à l’encombrement d’une masse de terre épaisse et lourde, là, à une constellation d’insectes aux formes étrangement symétrisées, modifiant la relation psychologique que nous entretenons normalement avec celle-ci. Une armoire à glace qui par l’échange de son tain devient l’image d’une espèce de fantôme, un autre reflet de l’espace que renvoie le miroir, ou encore une bibliothèque évidée où viennent s’inscrire sur les étagères noires, des épaisseurs de plâtre, comme des volumes d’eau blanche.
Le blanc dans cette exposition étant le catalyseur qui permet, par sa présence dans l’espace architectural et dans la structure de chaque œuvre, les liens et échanges multiples qu’entretiennent les matières et la pensée, le désir et la fiction projetée ou réalisée et induit la possibilité d’une lecture parcellaire et globale, redimensionnant nos sens à notre faculté de pensée.»

critique

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