ART | EXPO

a wander

18 Avr - 30 Mai 2015
Vernissage le 18 Avr 2015

A chaque nouvelle exposition, Lionel Estève renouvelle son corpus. Cette fois, l’artiste s’immerge dans la Nature et le monde végétal. Il a récolté et séché différents types de végétations sur lesquelles il est venu peindre à l’aquarelle ou bien qu’il a doré à la feuille d’or. Une approche qui lui offre une nouvelle façon de penser le dessin et la sculpture.

Lionel Estève
a wander

Le titre «a wander», que le dictionnaire traduit par «une promenade sans but», est introduit de manière poétique dans le carton d’invitation à l’exposition par une photographie de Lionel Estève. Elle donne à voir un morceau de paysage, un arbre, une descente de coteau jusqu’au bord de la rivière et son reflet dans l’eau. C’est bucolique, si ce n’est que très vite on découvre que le reflet ne correspond pas à son image et que mystérieusement, il nous donne à voir plus que la réalité.

Image prise sur le vif par l’artiste lors d’une de ses promenades aux abords du parc impérial de Tokyo. C’est le grand thème du promeneur solitaire, de son contact avec la Nature dont on peut dire qu’il est omniprésent dans l’œuvre de Lionel Estève, qui peut être vu comme le fil rouge de ce travail singulier et unique.

Dans cette exposition, on pourra découvrir deux grands paysages sur verre, puis six peintures sur un support particulier et nouveau: l’artiste a récolté différents types de végétations, mises à sécher sous presse, blanchies à l’encre et sur lesquelles il est venu peindre à l’aquarelle en suivant les structures organiques. Ailleurs, ce sont des fleurs de pavot, séchées, dorées à la feuille, dans lesquelles on ne manquera pas de retrouver cette forme de cloche si présente dans son œuvre.

Dans une autre salle, Lionel Estève présente une frise de plantes séchées, durcies, également dorées à la feuille au bas des murs. Au-dessus de la frise, sont accrochées plusieurs aquarelles de grand format, des nuages «aux couleurs fauves», sorte de grand ciel menaçant.

Dans la dernière salle, un herbier de plantes séchées, dorées, certaines de très grande taille, sont disposées sur le mur, un peu comme Matisse et ses papiers découpés.
C’est la première exposition où le monde végétal est si présent dans les œuvres de Lionel Estève. L’occasion de pointer que l’artiste renouvelle, à chaque exposition, son corpus. Il expérimente continuellement dans son atelier, cette fois c’est autour de gigantesques feuilles séchées et de la technique de la dorure à la feuille. Il y a dans toutes ces techniques utilisées un souvenir de l’artisanat, du bricolage, des moments que l’on passe avec les enfants. Lionel Estève réussit en partant de ces gestes simples à produire des œuvres singulières. Souvent, au départ, il y a comme un jeu, une réinterprétation du geste à accomplir: le feutre est utilisé pour «marquer», l’aquarelle va être déposée sur une flaque d’eau, la couleur sera aspirée…

Comment travaille Lionel Estève? Ça commence en général dans ce rapport particulier à la Nature, dans la Drôme, ou en Toscane. Comme il le dit «la nature nous raconte quelque chose». Ce dont cette exposition parle, c’est la Nature qui le dit et ce qu’elle dit est mystérieux. Il ne s’agit pas d’un rapport écologique ou mélancolique mais bien contemporain et constructif, une nouvelle façon de penser le dessin, la sculpture… Le rapport à la Nature est personnel et sera forcément complexe, il n’est pas donné, il s’apprend, il se gagne.

Certes, il y a les images de liberté, de loisir, d’espace… mais il y a aussi la révélation, la perte de soi dans l’univers ou ce que Rousseau nommait «les ravissements, les douces rêveries, les chères extases.» C’est là que se tiennent les observations, expérimentations et que les projets se construisent mentalement, viendront ensuite les moments d’improvisation.

Yves Brochard

Vernissage
Samedi 18 avril 2015 à 16h

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