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A Postcard from the Volcano

24 Avr - 26 Mai 2007

«A Postcard from the Volcano» réunit quatre artistes d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest qui, prenant pour point de départ l’architecture, explorent par des voies diverses les thèmes de la dégradation urbaine, de la ruine, de l’absence, de la fragilité et de l’impermanence.

Communiqué de presse
Donovan Barrow, Gil Heitor Cortesão et de David McBride
A Postcard from the Volcano

S’ils emploient des techniques et des matériaux variés, ils abordent tous leur sujet architectural sur un mode élégamment destructeur, aux accents gentiment désabusés. Comme dans le poème de Wallace Stevens auquel cette exposition emprunte son titre, il y règne une espèce de calme mélancolique qui, sans désamorcer vraiment les effets morbides potentiels, les enrobe, leur fait subir une manière de sublimation. Par-delà les parentés de thèmes, ces œuvres ont en commun une facture soignée témoignant d’une égale exigence. Dans la pratique de chacun de ces artistes, le métier se retrouve en symbiose quasi parfaite avec le sujet traité.

Donovan Barrow peint à l’aérographe des tableaux figurant des maquettes en carton trafiquées qui recréent des habitations modernistes comme la maison Farnsworth de Mies van der Rohe ou la villa Savoye de Le Corbusier. Knut Eckstein utilise carton, néons, ruban adhésif et autres fournitures de bricolage pour confectionner, d’après des architectures existantes lui aussi, des sculptures conçues comme d’improbables modèles réduits, défigurés et trop grands.

Gil Heitor Cortesão et de David McBride s’inspirent tous deux de documents photographiques pour réaliser, par des méthodes très différentes mais tout aussi anonymes, des peintures qui n’ont rien de comparable entre elles. David McBride applique toute une série de couleurs sur du bois, à l’aide de pochoirs, jusqu’à obtenir une surface brillante presque noire où affleurent des zones de pénombre chatoyantes.
Gil Heitor Cortesão peint sur du plexiglas, en procédant en sens inverse, faisant disparaître en partie les traces de coups de pinceau sans renier l’atmosphère alanguie engendrée par la touche lâche.

La convergence de ces œuvres, révélatrice d’une tendance au désenchantement, semble moins établir un constat catégorique qu’elle ne contribue à soulever une série d’interrogations. Par exemple, les ruines se sont-elles intégrées dans notre paysage (géographique, mental et même inconscient) au point de justifier une espèce de fétichisation ordinaire ? Ces œuvres évoquent-elles une fétichisation des ruines en général ou du modernisme et ses emblèmes architecturaux ? D’où vient cette fétichisation paisible ? Les œuvres de l’exposition pourraient aussi bien renvoyer à des débats plus brûlants comme la catastrophe écologique, mais, là encore, avec un certain détachement. Cette tranquillité ou absence d’insistance est-elle symptomatique d’un froid renoncement à tout espoir ? Ou est-ce plutôt le signe d’un ressaisissement général (à l’inverse de l’effondrement) ? Autant de questions, parmi d’autres, que fait surgir le regroupement de ces quatre artistes, avec toutes les nuances singulières de leurs visions personnelles et des moyens employés pour nous les présenter.
Chris Sharp

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