ART | EXPO

À partir d’un Point

12 Mai - 19 Juin 2016
Vernissage le 12 Mai 2016

Miloslav Moucha, que présente la galerie Laure Roynette, est un peintre tchéco-français dans la lignée de Frantisek Kupka ou Josef Síma. Un «peintre, tout simplement», mais devenu ainsi au terme d’itinéraires parfois sinueux dans son art, sa vie, et l’histoire de l’Europe.

Miloslav Moucha
À partir d’un Point

Miloslav Moucha, qui a commencé à créer en Tchécoslovaquie dans les années 1960, se déclare aujourd’hui «peintre, tout simplement». Un peintre qui se situe dans la lignée des artistes tchéco-français Frantisek Kupka ou Josef Síma.

Mais avant d’en arriver là, il a quitté la Tchécoslovaquie pour s’installer en France après 1968, au moment de l’occupation soviétique. Pour se «rapprocher peu à peu de la peinture classique», il a dû aussi se détourner d’un itinéraire artistique avant-gardiste, en particulier de ses expérimentations des années 1970 ponctuées d’actions rituelles, ou d’«installations simples, faites de cailloux dorés, bleus ou naturels, de ficelles imprégnées du graphite». Il a dû aussi procéder à des essais sur «les possibilités offertes par le matériau plastique, comme le point, la ligne, la surface».

C’est donc au terme d’une double rupture, avec son pays natal et la domination soviétique, et avec les avant-gardes artistiques que, presque symboliquement, le point devient le motif principal des peintures de Miloslav Moucha en 1978. Point final à tout un pan de sa vie et de son art, point nodal de ses démarches artistiques. Désormais ses œuvres seront des peintures abstraites et graphiques, dans lesquelles se produiront des rencontres en apparence fortuites entre des objets du réel et des formes et des couleurs.

Miloslav Moucha est aussi un théoricien de la peinture. Il a écrit une  «Note sur le rapport entre la forme et son contenu». Selon lui, il existe une unité entre «le contenu (le fond) et sa forme», voire une sorte de proportionnalité: la subtilité et l’universalité du contenu s’exprimerait par la simplicité et l’abstraction de la forme de l’œuvre. Mais l’œuvre serait aussi le lieu d’un partage des rôles entre «le contenu [qui] dicte la forme et la forme [qui] révèle le contenu». Unité, proportionnalité, mais primauté du contenu (qui dicte) sur la forme (qui révèle). On est loin de la pensée dialectique de Theodor Adorno pour qui «la forme, c’est du contenu sédimenté» (Théorie esthétique).

Vernissage
Jeudi 12 mai 2016.

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