ART | EXPO

A Lost

23 Nov - 19 Jan 2013
Vernissage le 22 Nov 2012

Alors qu’il est étudiant à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Julien Berthier suit en 1998 les cours de Paul Kos au San Francisco Art Institute, bénéficiant de son enseignement et témoignant en retour de l’influence que l’artiste californien a exercée sur plusieurs générations de jeunes artistes.

Julien Berthier
A Lost

Bien que les termes de coïncidence ou encore d’accident ne soient pas pour déplaire à Paul Kos et Julien Berthier, nous devons dire d’emblée que ce rapprochement n’est pas fortuit mais bien volontaire. Alors qu’il est étudiant à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Julien Berthier suit en 1998 les cours de Paul Kos au San Francisco Art Institute, bénéficiant de son enseignement et témoignant en retour de l’influence que Paul Kos a exercée sur plusieurs générations de jeunes artistes.

Il est ainsi naturel de retrouver des points de rencontre entre les deux artistes, tout au moins en ce qui concerne l’analyse et la méthodologie de travail.

La sensibilité au contexte artistique et social, alliée à l’observation des mécanismes symboliques, sociaux et économiques qui sont à l’œuvre, engagent Julien Berthier et Paul Kos à révéler les contradictions et l’absurdité de la réalité avec légèreté et humour.

Remarquablement, chez Julien Berthier, l’objet est envisagé comme catalyseur, ou même comme symbole de cette absurdité, car l’artiste se voit animé par deux tendances contradictoires: le désir de l’amélioration par l’objet, et le constat de son inutilité. Il y a en cela chez Julien Berthier quelque chose de Jacques Carelman, décorateur et illustrateur français connu pour la parodie du catalogue Manufrance publiée sous le titre Catalogue d’objets introuvables en 1969. Cette encyclopédie des objets pratiques entretient, pareillement au travail de Julien Berthier, le doute quant à la possible effectivité des objets.

Nous pouvons dire qu’il en est de même pour les images et le texte, qui — déchirés entre le trop plein et le manque — en sont réduits à n’être que trop bavards ou trop obscurs. C’est en tout cas cela que le projet «A Lost» explore: en retirant sur une affiche publicitaire le terme qui signifie lui-même le manque, Julien Berthier révèle une perte de sens profonde, et réduit le symbole publicitaire à sa pure fonction décorative.

Leslie Compan

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