ART | EXPO

A Living

08 Fév - 29 Mar 2014
Vernissage le 08 Fév 2014

C’est dans les rues de Los Angeles que l’artiste va chercher des objets, comme le pneu ou le fauteuil par exemple, qui deviendront œuvres. Tout en faisant ressortir les connotations culturelles associées à ces objets d’usage courant, il opère une transformation poétique où il cherche à faire ressortir leur essence ou mieux encore leur âme.

Ry Rocklen
A Living

À travers ce nouveau corpus d’œuvres présenté dans «A Living», Ry Rocklen poursuit son travail d’alchimiste, qui consiste à transformer et réanimer des objets abandonnés. C’est dans la rue, les décharges, les brocantes et les thrift stores de Los Angeles que l’artiste va chercher ces objets qui deviendront œuvres. Avec ses gestes délicats et néanmoins pleins d’excentricité, il réussit à leur insuffler une seconde vie, plus poétique.

Un annuaire plaqué or, une chaise constituée de trophées, un pneu dégonflé en bronze, un mur hérissé de poils, un fauteuil inclinable en faux marbre et une série de vêtements moulés en porcelaine forment un ensemble que Ry Rocklen considère comme le portrait de la classe moyenne américaine des années 1990.

Ry Rocklen charge ses sculptures de symbolisme et de poésie, et joue avec leurs caractéristiques formelles comme le poids et l’échelle: opposant souvent le géant au minuscule, ou les poids-lourds aux poids-plumes.

Tout en conservant l’aspect général de ce classique de l’ameublement américain qu’est la Recliner Chair, la signification du fauteuil miniature est modifiée par ses proportions réduites de moitié: le Mini Recliner, de fait un fauteuil pour enfant, stigmatise une accoutumance à un mode de vie sédentaire dès le plus jeune âge.

De même, le rêve absurde de vouloir un jour posséder un Hummer représenté par le pneu dégonflé, ou la contrainte quotidienne du rasage symbolisée par les poils de barbe qui ont été agrandis et transplantés sur cette cloison maintenant intitulée Five O’Clock Shadow, sont toutes deux révélatrices des déceptions et routines liées à un certain mode de vie.

Ce que Ry Rocklen parvient à nous montrer n’est pas pour autant déprimant: alors que toutes ces connotations culturelles sont présentes et recherchées, c’est l’essence et l’âme de chaque objet qu’il cherche à faire ressortir.

Ry Rocklen a développé un langage lyrique qui lui est propre; une originalité qui est à souligner compte tenu des nombreux artistes qui ont utilisé l’objet-trouvé dans leurs œuvres. Plutôt que de se concentrer sur les questions théoriques soulevées par Duchamp, Ry Rocklen cherche à éclairer la singularité inhérente à chaque ready-made: ce n’est qu’une fois dans l’atelier qu’il prend ses décisions, de manière spontanée et en réaction directe aux matériaux qu’il transforme. Ses sculptures sont vivantes et animées, imprégnées de ce sens du jeu et de sa façon de voir les objets déchus de nos sociétés occidentales de manière quasi-mystique et à travers des yeux d’enfant.

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