ÉCHOS
01 Jan 2002

31.01.06. Connaissez-vous Bonhams ?

Connaissez-vous Bonhams? Si vous répondez par la négative, empressez-vous de réparer cette erreur… Car l’arrivée, plutôt discrète, de cet Auctioneer britannique en notre capitale il y a quelques mois risque de concourir à modifier le profil du marché parisien dans les années à venir.

Par Elodie Palasse

Créée en 1793, la maison de ventes Bonhams peut s’enorgueillir d’un pedigree tout aussi respectable que celui des maisons rivales que sont Sotheby’s ou Christie’s, déjà installées depuis quelques années à Paris.
Détentrice de la troisième place sur le podium de ces mythiques maisons de ventes britanniques, Bonhams prend même la tête, en terme de résultats, du puissant triumvirat dans certains domaines spécialisés.

A l’origine de la maison, on trouve deux hommes : Thomas Dodd, marchand réputé de gravures anciennes et Walter Bonham, expert en livres. A partir des années 1850, Bonhams a développé des nouveaux secteurs d’expertises (antiquités, joaillerie, porcelaine, mobilier, armes, grands vins…).
Un siècle plus tard, Bonhams installe son siège et ses salles de vente dans la prestigieuse Montpelier Street, à Knightsbridge. Le succès est immédiat, les départements prennent de l’ampleur, et au début des années 1960, sous le règne du Swinging London, une nouvelle salle doit être créée à Lots Road, dans le quartier de Chelsea: celle de Montpelier Street ne suffit plus pour répondre aux exigences de la clientèle. Et ce n’est qu’un début: l’expansion va se faire à l’échelle internationale.

La discrète présence d’une maison de ventes «poids lourd»
On s’étonne donc en toute légitimité sur le fait que le nom de Bonhams soit finalement inconnu, peu ou prou, du grand public en France. L’explication la plus plausible réside dans l’histoire récente du groupe «Bonhams 1793».

Si le succès battait son plein, Bonhams ne s’était cependant pas étendu hors les frontières de la Grande-Bretagne. La donne fut modifiée au tournant de l’an 2000 avec l’entrée dans le capital du français LVMH. Bernard Arnault, sur sa lancée amorcée en 1999 avec le rachat de Phillips, avait, en novembre 2001, annoncé sa participation (à hauteur de 49,9 % des parts) au capital du groupe Bonhams 1793.
Trois ans plus tard, Robert Brooks, PDG du groupe, rachetait les parts du Français: un luxe qui leur était désormais permis, grâce au foudroyant succès de l’entreprise outre-atlantique (Bonhams & Butterfield est la plus importante maison de ventes de la côte Ouest) et en Australie (la salle de vente de Bonhams & Goodman à Sydney accueille plus de 50 ventes par an : deux fois plus que les maisons rivales en organisent à Paris, à titre de comparaison).
A ce jour, il est difficile d’ignorer Bonhams : environ 700 ventes organisées par an (plus que n’importe lequel de leurs concurrents), une croissance aux chiffres sans pareils, une réputation très établie, et une aura dynamique, à la fois plus «jeune» et moins intimidante que celle des concurrentes, qui pourrait s’avérer primordiale dans la course des Auctioneers à Paris.

Bonhams Paris : un avenir tout tracé?
Ce n’est certainement pas par hasard qu’on a confié les rênes du bureau parisien à Gaï;a Donzet : diplômée en histoire de l’art, elle a cumulé à Paris diverses expériences professionnelles au sein de magazines spécialisés (L’Œil, Beaux-Arts), de quelques galeries ayant pignon sur rue, puis son goût de l’aventure l’a conduite dans les arcanes de la télévision (Rive droite Rive gauche) ou de la radio (une chronique sur les expositions en France sur BFM) avant de tenter sa chance à Londres.
Et grand bien lui en pris, puisque d’un magazine arty, où elle était chargée de la communication et de la publicité, elle a sauté le pas et s’est retrouvée chargée du Bids Office puis du département Client services de Bonhams.

A l’image du flagship londonien, Gaï;a Donzet insuffle depuis juillet 2005 au bureau parisien une énergie, une dynamique innovante. La présence à Paris a permis d’étoffer le portefeuille clients de la firme, enrichissant les ventes de Londres, Genève ou Monaco. Les spécialistes y sont accueillis à l’occasion de nombreuses journées d’estimations (un service gratuit et personnalisé — voir le calendrier ci-dessous).
A ce jour, aucune vente n’a encore été organisée sur place, mais il faut surveiller de près le développement des activités du bureau parisien : peu de place au doute, Bonhams a de quoi inquiéter les concurrents.
Souvenez-vous de la fameuse vente «Concorde», en novembre 2003, organisée en fanfare par Christie’s à Paris. Pas un seul journal télévisé qui ne s’en soit fait le relais, en Europe ou aux États-Unis. Et pourtant: dans une discrétion très mesurée, Bonhams de son côté proposait aux enchères le Concorde de Bristish Airways, une vente de charité dont le «clou» était, comme pour la vente parisienne, le célèbre nez de l’aéronef… lequel atteignait, de part et d’autre de la Manche, sensiblement le même prix (environ 450 000 euros) !

Gageons que Bonhams possède les atouts d’un avenir radieux à Paris, et que la compétition pourrait s’annoncer serrée. Voilà qui serait une bonne nouvelle pour le marché parisien : enrichi de quelques belles vacations, sa réputation en serait renforcée et peut-être même verrait-on revenir certains capitaux dont les professionnels déplorent la fuite depuis 2001 ?

Contact
Mlle Gaï;a Donzet
Bonhams
72, rue du Faubourg-Saint-Honoré
75008 Paris
T. 33 1 40 07 81 93
F. 33 1 40 07 80 20
gaia.donzet@bonhams.com
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