ÉCHOS
01 Jan 2002

23.02.07. Remous à la Cité internationale des arts

Dans un communiqué du 21 janvier, les «artistes résidents» dénonçaient des ordres d’expulsion sans préavis des artistes de la Cité des arts. La Direction déplorait la «désinformation totale et gratuite». Ce 23 février, la présidente exige par le biais de son avocat la publication d’une réponse et la suppression du communiqué.

En vertu de l’article 6.IV.1er alinéa de la loi pour la confiance dans l’économie numérique (dite loi Lcen) du 21 juin 2004, nous accédons à la demande de droit de réponse que Mme Simone Brunau nous a fait parvenir sous pli recommandé par l’intermédiaire de son avocat. En exigeant également la suppression du texte incriminé que les artistes de la Cité internationale des arts avaient diffusé, et que nous avions publié pour information.
Nous avions également publié spontanément, sans aucune injonction, les réactions à ce texte: celle de la Ville de Paris, celle du Directeur de la Cité internationale des arts.
Nous avions évidemment fait savoir à Mme Brunau que le site paris-art.com lui était librement ouvert.
Il ne s’agissait pas, pour le site paris-art.com, de prendre parti, mais de seulement diffuser des éléments d’information sans aucune discrimination.
Aujourd’hui, nous sommes devant ce paradoxe de devoir publier une réponse de Mme Brunau à un texte qu’elle nous a enjoint de supprimer, et dont vous ne pourrez donc pas prendre connaissance.
Les méthodes sont souvent plus éloquentes que les mots.
La rédaction.

23 février 2007
Droit de réponse de Madame Simone BRUNAU Présidente d’honneur de la Cité Internationale des Arts de Paris.

« Madame Simone BRUNAU, ancienne Présidente et Présidente d’honneur de la Cité Internationale des Arts a été personnellement mise en cause dans un article paru le 21 janvier 2007 sur le site www.paris.art.com et entend répondre aux affirmations gratuites infondées et particulièrement malveillantes qui ont été relayées.

Sur le fait que la Fondation serait dirigée par Madame BRUNAU de manière archaï;que, opaque et paranoï;aque depuis 30 ans : Madame BRUNAU a assuré la direction de la Cité des Arts durant 41 ans à titre totalement bénévole, sans avoir jamais perçu ni demandé un sou de remboursement de frais de représentation qu’elle a pu être amenée à engager. Madame BRUNAU l’a fait avec l’aide et sous le contrôle de son Conseil d’Administration, des membres du Bureau, des Commissions d’admission et des Tutelles qui l’ont toujours soutenue de leurs votes.

Sur le fait que Madame BRUNAU afficherait ouvertement son désintérêt pour l’art contemporain qu’elle qualifierait avec mépris d’art multimédia : Madame BRUNAU est co-fondatrice de la Cité des Arts et a eu au cours de sa vie de toute évidence un vif intérêt pour l’art contemporain et ses auteurs. Les 15.000 artistes ayant habité la Cité depuis 1965 sont par définition « contemporains » quelle que soit leur esthétique. La mention « multimédia » ne peut être considérée comme méprisante alors qu’elle est officiellement reconnue comme une discipline à part entière et que la société de gestion collective des auteurs porte ce nom.

Sur le fait que Madame BRUNAU ne respecte pas les décisions des commissions d’attribution, dont les procès verbaux disparaissent mystérieusement : Les décisions collectives des commissions d’attribution font l’objet de procès verbaux envoyés à chacun de leur membre. Précisant les dates d’arrivées et de départ des artistes et les lieux de leur résidence, ils permettent aux membres de la Commission de vérifier la stricte exécution des décisions prises. Ils sont, bien entendu, soigneusement classés dans les archives de la Fondation et aucun n’a jamais été égaré ou contesté; ces procès verbaux sont consultables.

Sur le fait que Madame BRUNAU consignerait dans un fichier des appréciations sur le comportement des résidents : Comme toute institution qui reçoit du monde, des dossiers et des fichiers de gestion sont nécessaires mais ne comportent aucune appréciation personnelle. Les fichiers sont déclarés à la CNIL et sont à la disposition de qui le souhaite.

Sur la prétendue fausse lettre de remerciements produite devant le Conseil d’administration du 19 décembre : Madame BRUNAU a bien reçu et lu cette lettre de remerciements envoyée par un résident qui, lui, a respecté ses engagements et est parti le 31 janvier 2007.

Sur le fait que Madame BRUNAU interdirait aux artistes tout rassemblement dans les espaces communs partagés avec la Ville de Paris: Les artistes, tous majeurs, ont le droit absolu de se réunir où et quand ils le veulent, y compris dans les espaces communs, sauf pour leur sécurité, dans une partie dangereuse du jardin de Norvins (et encore ce n’est qu’une recommandation).

Sur le fait que Madame BRUNAU n’hésiterait pas à visiter les ateliers des artistes en leur absence : Madame BRUNAU ne s’y est jamais rendue en l’absence d’un résident.

Sur le fait qu’une demi douzaine d’ateliers seraient réservés à des privilégiés : Aucun atelier n’a jamais été réservé à quiconque. Certains, inadaptés au travail des artistes, ont été dévolus par décision du Conseil d’Administration à des associations telles que Proquartet, Musiciens ensemble, les Jeunesses Musicales de France, Regard’En France, dont la vocation est conforme aux objectifs de la Fondation.

Sur le fait que certains ateliers resteraient vacants des mois voire des années : Jamais aucun atelier de la Fondation ne reste vacant plus d’un mois.»

31 janvier 2007
Communiqué de presse de la Ville de Paris
Les résidences artistiques temporaires au sein de la Cité Norvins

La Cité Internationale des Arts (CIA) a décidé de mettre fin aux résidences temporaires d’artistes dans une partie de la Cité Norvins (XVIIIe arrondissement) dont elle est gestionnaire, en mettant en avant son souhait de respecter les préconisations en matière de sécurité.

Après avoir été saisi le 18 décembre par plusieurs artistes, Christophe Girard, adjoint au maire chargé de la culture, est intervenu auprès de la Cité Internationale des Arts afin que celle-ci réexamine les conditions dans lesquelles s’effectue la fin de ces résidences temporaires au sein de la Cité Norvins.

Cette intervention a porté ses fruits. En effet, la Ville de Paris a obtenu que la fin de ces résidences soit reportée au 31 janvier 2007. Par ailleurs, Christophe Girard a demandé au Président de la CIA que chaque situation individuelle soit examinée.

Enfin, la Ville de Paris, propriétaire des locaux, engagera à partir du 1er février 2007 un programme de travaux dans les ateliers libérés 24 rue de Norvins. Les travaux sont destinés à la remise en état des installations électriques et d’une chaudière.

A l’issue de ces travaux, conformément au souhait de Bertrand Delanoë, maire de Paris, ces locaux seront à nouveau destinés strictement à des résidences de pratiques artistiques.

25 janvier 2007
Le Président de la Cité internationale des Arts répond au communiqué des «Artistes résidents».

Un message électronique mensonger circule sur le net depuis quelques jours. Il appelle la mise au point suivante : d’indispensables travaux de remise en état des installations électriques et d’une chaudière doivent être entrepris à partir du 1er février par la Ville de Paris, propriétaire des lieux, dans une partie des ateliers d’artistes gérés par la Cité des Arts, 24 rue Norvins, Paris XVIIIe.

Quelques artistes alimentent une polémique arguant d’une prétendue expulsion dont ils seraient victimes. En réalité, ces artistes ont terminé leur temps de résidence à la Cité des Arts. Ils ont signé en connaissance de cause le règlement intérieur de la Cité, s’engageant notamment à libérer l’atelier qu’ils occupent au terme leur résidence. Abusant de la situation, ils n’aboutissent qu’à empêcher d’autres artistes français et étrangers de séjourner à leur tour, à la Cité internationale des Arts.

Ce message constitue une désinformation totale et gratuite qui nuit gravement à l’excellente image de la Fondation de la Cité internationale des Arts. Celle-ci prendra toute mesure nécessaire pour défendre sa réputation.

Le Président de la Cité internationale des Arts.

21 janvier 2007
Expulsion et fermeture à la Cité internationale des arts
[Comminiqué supprimé sous l’injonction de Mme Brunau, par lettre recommandée datée du 15 février 2007]

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