Monaco vit en plein american dream. Depuis le 14 juillet, le Grimaldi Forum accueille l’exposition «New York New York», qui retrace l’histoire de la création artistique de 1946 à nos jours. A l’image des Etats-Unis, l’exposition étale son effrayant gigantisme couplé d’une arrogance intransigeante. Plus qu’une exposition, c’est un «show», spectacle monumental à l’américaine, qui déploie ses grands noms et ses gestes accrocheurs. Une vision pourtant pas très glamour, qui met l’accent sur le dynamisme et les réactions sismiques de l’art new yorkais.
Car si les bouleversements artistiques de la fin du XXème siècle peuvent se comparer à un séisme, New York en est sans aucun doute l’épicentre. Comment oublier la fuite des artistes, attirés dès la fin de la seconde guerre mondiale par les néons d’une ville qu’on nommait déjà «électrique» ? André Breton, Marcel Duchamp vinrent les premiers y trouver refuge, fuyant l’académisme croulant de la vieille Europe.
Dans une muséographie basée elle aussi sur les plans de New York, près de six cent oeuvres sont regroupées en deux périodes, 1945-75 et 1975-2005. Lisa Dennison, directrice du musée du Guggenheim, et Germano Celant, conservateur pour l’art contemporain du même établissement, ont inventorié artistes, oeuvres, mouvements et lieux et les ont mis en scène. Action painting, expressionnisme abstrait, néo-Dada, fluxus, pop art, minimalisme, art conceptuel, body art, performance art, vidéo, etc tourbillonnent ainsi en autant de provocations et de monstrations. Au delà d’une richesse créatrice certaine, malgrés elle la conversion de l’art en marchandise et le rôle néfaste de la ville qui l’enchaîna au capitalisme naissant.
Jusqu’au 10 Septembre, Grimaldi Forum, espace Ravel. 10, av. Princesse-Grace, Monaco.
Site : www.grimaldiforum.com
Par Pascaline Vallée
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