L’histoire commence dans les années 1850, lorsque Dominique Ingres demanda au papetier Arjowiggins de lui confectionner un papier spécial appelé dès lors «papier Ingres». La pelote de fil de cette collaboration se déroule alors à travers les siècles pour conduire aujourd’hui au musée du Louvre où les deux protagonistes se retrouvent, à nouveau, unis. Au musée du Louvre donc, avec l’exposition consacrée au peintre, «Ingres 1780-1850», et le mécénat du papetier qui permit en février au Louvre d’acquérir un dessin à la mine de plomb, Portrait de Charles Marcotte d’Argenteuil, 1811.
Ce mécénat s’inscrit dans le fil d’un partenariat engagé depuis un an entre le Louvre et Arjowiggins. Ce dernier tient la place de leader mondial du papier de création et de supports techniques. Nom qui évoque peu sûrement mais qui s’éclaire avec les noms des principales marques du groupe: Canson, Conqueror ou Arches. Voilà , toutes ces qualités de papier dont certaines ont été éprouvées dès notre enfance lors de fastidieux cours de dessin, c’est lui! Sa politique de mécénat ne se limite pas à l’aide d’achat d’œuvres mais concerne surtout l’édition: celle de catalogues d’expositions temporaires au Louvre (La France romane, Girodet, Trésors antiques…).
En marge de cette collaboration, il est à noter sa participation, en partenariat avec le Centre des Monuments Nationaux, à l’avènement d’une collection, Sensitinéraire, destinée aux malvoyants comprenant textes et plans d’orientation en braille.
La marque de fabrique de ce groupe est ainsi l’innovation comme aime à le souligner Charles Dehelly, PDG d’Arjowiggins: «Notre stratégie est fondamentalement d’innover, ce que nous faisons […] avec l’impression et l’édition où nous employons chaque fois des papiers particuliers» (in Journal des arts, n°233, 17-30 mars 2006).
Un mécène de prestige pour un musée non moins prestigieux.
Carole Boyer
parisART sur Instagram