En 1967, tout juste diplômé, Gaudibert devient conservateur du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, où il fonde une section contemporaine, l’ARC (Animation, Recherche, Confrontation), qu’il dirige jusqu’en 1973, et qui se fait l’écho dans l’art de l’esprit de 1968. Par cette institution, où sont rassemblées plusieurs disciplines (musique, danse, cinéma, théâtre, arts plastiques), il souhaite sensibiliser une plus large variété de spectateurs, «toucher un public neuf à travers des associations». Il y présente de nombreuses expositions avant-gardistes, des concerts, des spectacles.
Auteur d’une œuvre plurielle, il collabore notamment à la rédaction d’un ouvrage collectif sur les artistes du mouvement de la «figuration narrative», Figurations 1960-1973 (UGE, 10/18, 1973). Pierre Gaudibert s’est investi activement pour la reconnaissance des acteurs de ce courant, né en 1964 en opposition à l’abstraction de l’époque.
Dès la fin des années 1970, responsable du Musée des Beaux-Arts de Grenoble, il participe à la création d’un centre d’art vivant contemporain, Le Magasin. Grand amoureux de l’art africain, il met parallèlement en place un centre culturel pour l’art du Maghreb.
De retour à Paris, nommé conservateur du Musée des arts d’Afrique et d’Océanie, il rédige des ouvrages de référence sur la scène artistique africaine contemporaine, tel L’Art africain contemporain (Cercle d’Art, 1994).
Durant toute sa carrière Pierre Gaudibert a tenté d’ouvrir le monde de l’art contemporain à tous. Il restera comme l’une des figures les plus passionnément engagées de l’art et de ses institutions.
Astrid Desmousseaux
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