ÉCHOS
01 Jan 2002

2004.01.11. Mairie de Paris et Usines Éphémères contre No Vox

Les échanges de communiqués ne traduisent qu’imparfaitement la réalité et la complexité des situations. Sans préjuger des faits, il reste que l’on ne peut que regretter le triste spectacle de voir les associations composant No Vox assignées en justice par une Mairie socialiste, et menacées d’astreintes exorbitantes à la suite d’un recours interjeté par Usines Éphémères. Les actions menées en faveur des plus démunis par les No Vox n’autorisent certes aucune indulgence particulière, mais elles appellent au moins circonspection et décence dans les ripostes (si elles s’avéraient justifiées).

COMMUNIQUÉ DE LA VILLE DE PARIS
Source ; News Press 05.01.2004 11:54:00

Occupation illégale du 190, quai de Valmy, par No Vox

Dans un souci de clarté et sur la base d’éléments concrets, il est utile de rappeler les faits suivants :
— No Vox a investi unilatéralement le Point P, situé Quai de Valmy, durant le Forum Social Européen, le 14 novembre dernier.

Dans un souci de dialogue, la Ville — propriétaire des lieux — a toutefois accepté qu’une convention d’occupation précaire soit signée entre No Vox et l’Usine Éphémère, qui développe sur place un projet d’animation culturelle de grande qualité. Cette convention, signée par les deux parties en présence d’un élu de l’exécutif municipal, insistait de manière catégorique sur la date de la fin de l’occupation, à savoir le 26 décembre, sans aucun autre engagement au-delà.

En effet, des travaux lourds sont prévus à cette adresse à partir du 12 janvier, afin :
— d’y accueillir les pompiers de la caserne de Château-Landon,
— d’y héberger le projet culturel d’Usine Éphémère,
— mais aussi d’y installer la Maison des associations du 10e arrondissement.

En refusant de tenir son engagement, No Vox prend le risque de remettre en cause la mise en œuvre de ces trois projets d’utilité publique.

De plus, comment parler sérieusement « d’absence de dialogue » ou de « répression » à l’égard des associations composant le réseau No Vox, alors qu’en 2003, la Ville a subventionné Droits Devant à hauteur de 10 000 euros et qu’une recherche de local est précisément en cours au bénéfice de l’association Agir contre le chômage ?

Par ailleurs, la plupart des associations parties prenantes de No Vox, figuraient parmi les organisateurs du Forum Social, que la Ville a subventionné à hauteur de 1 million d’euros, auxquelles s’ajoutaient de nombreuses prestations logistiques.

Bien entendu, contrairement à certaines déclarations, il n’a jamais été fait usage de gaz lacrymogènes par des agents municipaux qui n’en sont d’ailleurs pas pourvus.
Les occupants de ce lieu sont parfaitement libres d’en sortir et nul ne prétend les « retenir » sur place (!)
Au-delà de propos outranciers et d’une volonté manifeste de désinformation, il est souhaitable que chacun veille à tenir ses engagements, dans le respect des autres acteurs de la vie collective et de l’intérêt général.

COMMUNIQUES DE NO VOX
Source : paris.indymedia.org. Date : 05.01.04

1. NO VOX assigné au Tribunal de Grande Instance de la Cité
lundi, 5 janvier 04, à 10h30

L’occupation au Point P se poursuit : vers la réouverture des négociations avec la Mairie de Paris.

Outre le blocus, les violences, intimidations psychologiques et mesures répressives subies, des militants du réseau NO VOX ont été assignés en justice à titre nominatif par l’association Usines Ephémères.

Afin de défendre le projet d’un espace européen des « Sans » sur le fond et pour rendre compte publiquement des contractions dans la gestion de ce dossier par la Mairie de Paris et ses services de sécurité, un groupe « d’assignés » a quitté le bâtiment du Point P aujourd’hui.

Compte tenu de l’interdiction totale d’accès au bâtiment faite à la presse et même aux élus, il est effectivement temps de faire entendre une autre voix que celle de la Mairie de Paris.

En effet, les propos du communiqué officiel, largement repris dans la presse indiquant qu’« en aucun cas la municipalité n’a pris un tel engagement » (Laurent Fary, porte-parole de Bertrand Delanoë, Libération, 30 décembre) sont excessifs eu égard aux intentions de recherche d’un local prononcées le 10 et le 22 décembre au cabinet du Maire, en présence des représentants des trois cabinets (Relations Internationales, Exclusions, Culture), du Premier Adjoint au Maire du 10e arrondissement, d’Albert Jacquart et des représentants du réseau No Vox.

Ce projet a été bien accueilli mais nos propositions concrètes d’une prolongation de la convention au 190, quai de Valmy jusqu’au début des travaux en mars ou notre départ sur un local proposé par la Mairie de Paris, sont curieusement restées sans réponse.

Nous affirmons que du 18 novembre au 26 décembre, il n’y eu aucun problème de cohabitation à l’intérieur du Point P et que la Convention a été scrupuleusement respectée par les No Vox. Le choix délibéré d’intervention de vigiles employés par Usines Ephémères dès 22h30 le 26 décembre a généré ce qui a suivi.

Dans l’attente du résultat des procédures légales, une délégation composée des « assignés » de No Vox accompagnés de leurs soutiens s’est rendue au Commissariat du 10° pour déposer une plainte contre l’agression au gaz lacrymogène commise contre eux en présence du groupe spécial d’intervention de nuit des services de sécurité de la Mairie de Paris.
Nous nous interrogeons quant à savoir si des personnes autres que les services de la sécurité de la Mairie de Paris étaient présentes dans le bâtiment au moment du gazage.
Quant au maintien dans les lieux en attendant la décision du Tribunal de Pontoise, il se poursuit évidemment au moyen d’un système de rotation militante autour de nos revendications principales :
soutien officiel et public de la Mairie de Paris au projet d’ouverture d’un espace Européen des Sans concrétisé par l’extension de la convention d’occupation signée avec Usines Ephémères ou par l’attribution d’un local équivalent dans un des autres lieux disponibles appartenant à la Mairie de Paris.

Une lettre en ce sens, signée par Albert Jacquart et Jacques Gaillot, a été adressée à Monsieur le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, suite à un entretien téléphonique avec Monsieur Gaudillère, directeur du Cabinet, qui s’est engagé à ce que Monsieur le Maire réponde dans les délais les plus brefs.
Nous espérons que la Mairie de Paris répondra à notre volonté réitérée d’ouverture et de propositions pour un dialogue constructif, autrement que par la répression et l’intimidation que les membres de No Vox subissent au Point P depuis maintenant plus d’une semaine.

Contact :
T. 01 43 48 28 33
Atelier N°8 des No Vox
Bâtiment du Point P

2. La suite
Source : paris.indymedia.org. Date : 06.01.04

Point P
Communiqué de presse NOVOX sur les assignations de justice 06.01.04
Occupation du Point P par les No Vox :
Après la demande d’expulsion de la Mairie de Paris, Usines Ephémères intente une demande d’astreintes contre les No Vox.

Ce matin, le Tribunal Administratif a souscrit à la demande d’expulsion de No Vox faite par la Mairie de Paris. Cette décision, qui ordonne l’expulsion pour raisons de sécurité alors que de nombreuses autres personnes résident ou circulent dans le lieu, met une fois de plus en relief les discriminations subies par les « Sans ».

Après cette décision, c’est au tour d’Usines Ephémères, co-locataire de la Mairie de Paris dans le Point P, d’intenter un jugement contre les No Vox pour exiger une astreinte de 1000 euros par jour d’occupation et par association (Droits devant ! !, DAL, AC !).
Cette demande est particulièrement impudique, concernant des associations sans ressources (hormis quelques miettes accordées avec une infinie parcimonie) et qui luttent depuis des années auprès des plus démunis, pour les droits, contre la précarité et les exclusions.

Ces mises devant les tribunaux, après les violences subies pendant plusieurs jours et nuits par les occupant(e)s, démontrent que la Mairie de Paris, malgré ses promesses et les ouvertures proposées par les No Vox, privilégie la répression à la négociation.

Le Pr Albert Jacquard et Mgr Jacques Gaillot ont à nouveau tenté d’interpeller le Maire pour lui demander de mettre fin à ce conflit en proposant aux No Vox une solution de lieu dans Paris pour travailler dans la durée sur leur projet de centre social européen des « Sans »…
Pas de réponse pour le moment.

Les No Vox appellent à une mobilisation pour le jugement de demain, mardi 6 janvier :

Salle des référés (droit commun) à 16h 30.
Palais de justice Bd du Palais. Paris.

Avec la présence de José Bové, Jacques Gaillot, Albert Jacquard, AC ! .

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