ÉCHOS
01 Jan 2002

2003.10.29. Réponse à Claude Lévêque

Réponse de Didier Fusillier, directeur de Lille 2004, Capitale européenne de la Culture, à la lettre de Claude Lévêque diffusée sur paris-art.com, à la suite de l’annulation de son projet dans la gare de Lille Europe.

La réponse de Didier Fusillier:

«Claude Lévêque s’indigne de n’avoir pu réaliser une oeuvre à la gare Lille Europe dans le cadre de Lille 2004, Capitale européenne de la Culture, dans des propos excessifs et inacceptables.

Qu’en est-il exactement?
Les 7 et 8 octobre 2002, Claude Lévêque visite Lille et nous lui proposons d’imaginer un projet pour cette gare en lui précisant immédiatement le cahier des charges particulièrement précis:
— 150 000 euros pour le projet + honoraires et études.
— respect de la sécurité et des instructions connues par tous de la SNCF.
Au terme de quelques visites de Claude Lévêque sur place, une première étude est réalisée par le cabinet APC le 5 février 2003, rediscutée pendant les mois de mars et avril (jusqu’en juin pour la lumière et le son) avec remise de plans et esquisses. Suivent plusieurs réunions avec la SNCF et l’artiste jusqu’au 13 juin, pour aboutir à une estimation de réalisation du projet par APC à hauteur de 481.000 euros soit un dépassement de 3 fois le budget annoncé au départ.

Claude Lévêque demande à l’une de ses connaissances de réétudier le coût de l’oeuvre. Il ressort que les économies ne peuvent provenir que d’un changement de matériaux, ce que l’artiste refuse.
Dès la fin du mois d’août 2003 de nouveaux contacts sont pris avec d’éventuels fournisseurs et mécènes, jusqu’à une position intransigeante de Claude Lévêque refusant tout aménagement permettant de respecter l’enveloppe financière initiale et le montage dans des conditions élémentaires de sécurité.

Dans cette situation et malgré l’intérêt et le respect que nous avons pour ce projet, il nous était impossible de le poursuivre. Claude Lévêque a reçu 14 220 euros d’honoraires pour la conception de ce projet, à quoi s’ajoutent des rémunérations et défraiements versés à lui et son équipe.
Tout projet de l’envergure de Lille 2004 dont le budget, loin d’être «pharaonique», est réparti sur toute la Région Nord-Pas-de-Calais et son versant transfrontalier, porte en lui la faisabilité, la réussite ou le retrait d’idées magnifiques et généreuses.
Il ne s’agit pas d’une Biennale d’Art ou d’un Super Festival dont tous les paramètres sont connus à l’avance. Il est de la responsabilité de ceux qui les dirigent de décider d’un programme d’actions avec lucidité.
Au terme de sa longue diatribe, Claude Lévêque indique «nous avons encore en mémoire le flop et scandale financier de la Beauté en Avignon, de la Mission 2000». C’est bien ce que j’essaye d’éviter à Lille dans le respect total des artistes invités à y produire, en toute liberté leurs oeuvres.»
Didier Fusillier,
Directeur de Lille 2004, Capitale européenne de la Culture

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