ÉCHOS
01 Jan 2002

19.11.05. Christie’s : vente des photos de Claude Berri

La vente a obtenu un produit de près de 3 millions d’euros, réparti entre 90 lots. Un succès pour Christie’s, et la preuve que le marché de la photo suscite un intérêt constant (sinon croissant). Mais une certaine timidité des acheteurs français.

Par Élodie Palasse-Leroux

C’est avec enthousiasme que les acheteurs ont réagi lors de la vente de la collection de photographies de Claude Berri, chez Christie’s, avenue de Matignon, samedi 19 novembre.
De nombreux galeristes (allemands, suisses ou belges, américains, etc.) s’étaient déplacés pour l’occasion tandis que de mystérieux collectionneurs enchérissaient assidûment par téléphone.
Et les murmures allaient bon train, les exclamations fusaient en réaction aux rapides envolées de certains lots. Si la majorité des prix (marteau) se retrouvait précisément dans les fourchettes d’estimation (ce qui peut tendre à souligner la justesse des évaluations données par les spécialistes, en dépit des protestations de certains professionnels dans la salle), d’autres ont atteint des sommets.

Un nouveau record du monde pour Man Ray
Ainsi le lot 50, une œuvre de Man Ray (acquise par un collectionneur américain) datant de 1923 (29,9 x 23,6 cm), a réalisé un nouveau record du monde pour une Rayographie avec un prix final de 348 000 euros (frais acheteur inclus, prix marteau 300 000 euros) pour une estimation de 150 à 250 000 euros.
Trois autres œuvres de Man Ray se placent en tête des meilleurs résultats, toutes achetées par des galeries européennes, pour des prix s’échelonnant de 180 000 à 202 400 euros (frais acheteur inclus).

Autre record, celui obtenu par une œuvre de Bill Brandt, un portrait de femme, intitulé London, daté de 1952 (23 x 19,7 cm) et vendu 78 000 euros.

Balzac ce Rodin par Edward Steichen
Le très attendu Balzac by Rodin, 2AM (un cliché réalisé de nuit du plâtre de Balzac, dans le jardin de l’atelier-maison de Rodin à Meudon, en septembre 1908) d’Edward Steichen avait donné en début de vente une idée de la teneur de la vente.
Estimé entre 120 000 et 180 000 euros, c’est une galerie européenne qui a obtenu le fantomatique cliché pour la somme finale de 156 000 euros. En provenance de la Howard Greenberg Gallery à New York, il est issu d’une série de photographies de Steichen qui avait reçu la plus totale approbation de la part de Rodin. Celui-ci y avait vu le meilleur moyen de faire comprendre son œuvre, comparant la silhouette blanche au Christ marchant dans le désert…

Claude Cahun
Un autoportrait de la troublante Claude Cahun, réalisé en 1927, qui a atteint un record mondial pour l’artiste avec la somme finale de 48 000 euros. Cette œuvre de tout petit format (11 x 8 cm) avait été agrandie pour figurer en couverture du catalogue de la vente.
Claude Berri, qui n’aimait pas les petits formats, l’avait tout d’abord ignorée avant de la redécouvrir et de se laisser fasciner par elle.

Enfin, soulignons le résultat obtenu par les «Graffitis», tous tamponnés et signés par Brassaï; ou authentifiés et signés par Gilberte Brassaï; : La Magie, tiré de la série VIII, s’est vendu pour 36 000 euros, et 27 000 pour une petite tête de mort de la série VII.

Près de trois millions d’euros
En tout, la vente du 19 novembre aura obtenu un produit global de 2 901 880 euros, réparti entre 90 des 116 lots présentés (et non les 123 initialement listés, dont certains ont été retirés).
Un succès pour la maison Christie’s, et sans doute la preuve que le marché de la photographie suscite un intérêt constant (sinon croissant), en dépit d’une certaine timidité de la part des acheteurs français.

Note : les fourchettes d’estimation citées sont hors frais acheteur, contrairement au prix final indiqué.

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