ÉCHOS
01 Jan 2002

19.10.04. Fictions d’intérieurs : l’éducation culturelle en question

Le Palais de la Porte Dorée propose, à partir du 20 octobre, l’exposition « Design en stock, 2 000 objets du Fonds national d’Art contemporain ». A cette occasion, l’Institut Français d’Architecture (IFA) organise Fictions d’Intérieurs, un atelier pédagogique destiné aux enfants de 6 à 11 ans.

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L’atelier, qui traite de l’ameublement de l’espace domestique, repose sur cette idée que les meubles ne sont pas de simples objets de consommation. Le meuble fait plus que répondre à un besoin fonctionnel : on vit avec lui, il se charge d’histoire(s), exprime un mode de vie. Cela, « Design en stock » l’expose à des adultes cultivés, tandis que l’atelier l’enseignera à leurs enfants de manière ludique.

Pour ce faire, les enfants se verront remettre un album de jeu conçu par les ateliers pédagogiques de l’IFA, consistant en une boîte de 6 pièces à habiter et 648 autocollants représentant autant d’objets sélectionnés parmi ceux de l’exposition. L’exercice, dépassant le simple habillage de maisons de poupées, trouvera son intérêt pédagogique grâce aux animateurs, dont le rôle sera de leur présenter les artistes et les courants de la discipline mise en valeur ici: le design.

Les ateliers organisés parallèlement aux expositions se développent depuis plus de dix et n’ont eu de cesse de s’améliorer et de faire preuve de créativité. Leur attractivité s’est de manière croissante affirmée avec l’émergence des politiques culturelles éducatives et elle est strictement dédiée à attirer le jeune public dans les musées.
Ce nouvel enjeu des politiques culturelles trouvait son apogée avec la loi sur « Les Musées de France » qui, depuis 2002, engage les établissements à mener des actions d’éducation pour rendre accessible la culture au plus grand nombre et aux jeunes en priorité. Telle une épidémie, chaque structure, chaque service, chaque département structurant le Ministère de la Culture, se sont vus confier des missions similaires. Ces derniers comprenaient que plus nombreux étaient les partenariats, plus efficaces étaient les opérations.

Fictions d’Intérieurs associe ainsi le Centre National des Arts Plastiques (CNAP), la Cité de l’Architecture et l’IFA. Dans un contexte régional, on aurait ajouté la DRAC, le Conseil régional ou les municipalités. Pourtant, même s’il s’agit d’enfance et d’éducation, un acteur essentiel semble manquer. En effet, le Ministère de l’Éducation et de la recherche participe rarement à ce genre d’opération.
Que faut-il en conclure alors ? Que l’art ne peut constituer une approche d’enseignement ? Qu’il faut davantage l’associer à un loisir, même s’il participe à la construction de la personnalité de l’individu ? Que l’école est affaire d’éducation et la culture de délectation ?
Rien de nouveau en somme. Si la lecture est devenue un enjeu national et a permis l’augmentation de la fréquentation des bibliothèques, l’art (dans sa définition la plus large) n’a pas encore acquis cette priorité citoyenne. Le récent rapport Thélot l’a clairement explicité en évitant d’aborder le sujet.

Il ne reste plus que l’IFA, encore lui, qui s’illustre dans ces nouvelles missions qu’on lui a assignées. Contre toute attente, l’institut prouve, d’une part son efficacité et, d’autre part, son entrain à participer à l’animation de notre vie cultuelle. Au point de devenir peut-être un intermédiaire incontournable. Le Ministère de l’Éducation a prouvé son désengagement, une place reste à prendre dans ce domaine. Avis aux intéressés

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