En parcourant l’historique de sa politique de mécénat publié par la Fondation HP France, il apparaît que l’entreprise aurait développé des actions de mécénat par des chemins de traverse en quelque sorte. Sollicitée par des artistes à la recherche de matériaux spécifiques pour leur œuvre, tel Xénakis ou le sculpteur-ingénieur Gilles Roussi, mais aussi par un personnel désireux d’«accrocher quelques touche de couleur sur les murs de leurs bureaux». L’art s’est ainsi infiltré dans l’entreprise et dans les esprits. Les premières expositions de peintures sont organisées, il y a de cela 30 ans, alors que la notion même de mécénat reste balbutiante.
La création d’une fondation d’entreprise en 1985, sous la forme d’une association loi 1901, vient parfaire cette politique de mécénat en la formalisant. Trois domaines sont alors privilégiés: les arts plastiques, la photographie et la musique.
Les expositions de peinture au sein de l’entreprise sont l’occasion pour HP France de constituer une collection d’œuvres d’artistes contemporains.
Le programme de soutien à la photographie s’oriente, quant à lui, vers le numérique, avec notamment le parrainage du prix Arcimboldo, en partenariat avec la Maison européenne de la photographie et Gens d’Images, qui sanctionne chaque année un créateur d’images numériques. La première lauréate fut Orlan en 1998 pour ses «self-hybridations».
Enfin, souhaitant faire découvrir au grand public des œuvres méconnues du patrimoine musical, HP France parraine le Festival d’art sacré et le festival Jazz à Grenoble.
Des expositions des années 70 aux actions de mécénat actuelles, ciblées, c’est toute une culture d’entreprise qui est déclinée, avec une prise de conscience aiguë que le mécénat artistique est devenu un excellent outil de communication: «Il permet de développer la notoriété de l’entreprise, l’art [engendrant] des échanges et [modifiant] la nature du dialogue interne, comme celle des relations avec les publics extérieurs».
Entre communication, marketing, soutien à la création, délaissé par l’Etat, espérons que l’art n’y perdra pas son âme.
Carole Boyer
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