ÉCHOS
01 Jan 2002

11.10.04. New York : les pleurs sont maintenant financiers

Un accord a été trouvé entre le détenteur du bail du World Trade Center de New York et l’architecte Daniel Libeskind, qui avait porté plainte pour obtenir le paiement de ses honoraires.

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L’architecte réclamait 843 750 dollars alors que ses plans avaient été acceptés et sa fameuse Tour de la liberté glorifiée. Larry Silverstein, le détenteur du bail, a finalement consenti à verser 370 000 dollars en échange de quoi l’architecte retirait sa plainte. Selon l’AFP, « ce recours en justice avait surtout officialisé les dissensions entre les deux hommes » tant les plans de l’architecte n’avaient jamais contenté le bailleur. En effet, ils n’offraient pas suffisamment d’espaces de bureaux et, par dépit, Larry Silverstein avait fait entrer ses propres architectes dans le projet en omettant, dans le même temps, de rémunérer le prestigieux architecte.
C’est à se demander ce que pouvait contenir le cahier des charges du projet. Les enjeux immobiliers auraient dû y être autant soulignés que la commémoration. Les projets auraient été moins ambitieux, moins innovants et plus fonctionnels. Les architectes n’auraient peut-être pas souhaité y participer tant il est difficile d’associer recherches esthétiques et enjeux financiers. Tant il est impossible de contenter le maître d’œuvre.
Mais de l’architecte et du bailleur, on se demande lequel est le plus sujet aux pressions. Le premier parce qu’il symbolise un courant et une pensée destinés à perdurer ou le second parce qu’il lui faut exploiter chaque parcelle de sa surface immobilière ? L’annonce officielle de ce conflit d’intérêt démontre que, 11 septembre ou non, l’opposition ancestrale entre maître d’œuvre et maître d’ouvrage demeure toujours. Alors inutile de se flageller pour résoudre le conflit du chantier des Halles à Paris. C’est déjà cela de gagner pour Delanoë.

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