ART | EXPO COLLECTIVE

100 ans plus tard

06 Juin - 13 Juil 2014
Vernissage le 06 Juin 2014

L’exposition est le résultat des échanges entre Shuhô, maître d’ikebana (art de la composition florale), et les résidents du Pavillon Neuflize OBC. La définition d’un espace, symbolisé par l’importance accordée au vase, est l’un des éléments centraux de cette expérience qui explore les processus de transmission et d’appropriation d’une culture.

Lucas Biberson & Guillaume Henry, Sophie Bonnet-Pourpet, Rebecca Digne, Elke Marhöfer & Mikhail Lylov, Sébastien Martinez Barat, Karin Schlageter, Clémence Seilles, Chai Siris, Antonio Vega Macotela, Yonatan Vinitsky & Shuhô
100 ans plus tard
Le pavillon Neuflize OBC

Résultat des échanges de savoirs individuels et collectifs entre Shuhô, maître d’ikebana, et les résidents du Pavillon Neuflize OBC, l’exposition «100 ans plus tard» explore la mise en scène des processus de circulation, de transmission et d’appropriation des éléments d’une culture.

«Dans l’ikebana, déclare Maître Shuhô, quand on contemple une composition, l’intérêt doit se porter sur le mizugiwa (le bord de l’eau).» L’exposition est un récipient où se reflètent les œuvres exposées — une flaque d’eau où luira encore, cent ans plus tard, le souvenir des gestes, des discours et des objets.

Au xve siècle, le shogun Ashikaga Yoshimasa ordonna la construction à Kyoto du Jishô-ji ou Ginkaku-ji (le temple au pavillon d’argent) afin de répondre au Rokuon-ji ou Kinkaku-ji (le temple au pavillon d’or), résidence de son grand-père Ashikaga Yoshimitsu. La guerre d’Onin (1467–1477) interrompit les travaux et le pavillon ne fut jamais recouvert de feuilles d’argent. Échappant ainsi à l’ostentation, le Ginkaku-ji devint un symbole de la sobriété raffinée japonaise. Délaissant les affaires politiques et militaires pour se consacrer à l’étude et aux arts, Ashikaga Yoshimasa se retira dans son pavillon au sein duquel il posa les fondements de la culture traditionnelle japonaise Higashiyama, très influencée par le bouddhisme zen: l’ikebana ou la voie des fleurs, la voie du thé et celle de l’encens, les poésies waka et renga…

En 2013, un autre Pavillon — parisien, celui-là, puisqu’il s’agit du laboratoire de création du Palais de Tokyo — a invité Shuhô, maître d’ikebana et responsable du Ginkaku Jishô-ji Kenshu Dojo, à proposer une série de rencontres en France et au Japon à la croisée des pratiques traditionnelles et des arts contemporains.

Au cours de cet apprentissage, l’ikebana, art basé sur la composition florale, est devenu un territoire commun d’expérimentation au sein duquel ont été testées des procédures réciproques de traduction — entre langues, entre zones géographiques et culturelles, entre époques ou entre pratiques — pour contourner, d’un Pavillon à l’autre, l’approche exotique.

La définition d’un espace, symbolisée par l’importance accordée au vase dans l’ikebana, est devenue l’un des éléments centraux de cette expérience collective. Le vase est l’outil de transition et de négociation entre l’intérieur et l’extérieur, entre les états (solide, liquide, gazeux), entre les éléments de la composition. «Dans l’ikebana, déclare maître Shuhô, quand on contemple une composition, l’intérêt doit se porter sur le mizugiwa (le bord de l’eau).»

L’exposition est un récipient où se reflètent les œuvres exposées — une flaque d’eau où luira encore, cent ans plus tard, le souvenir oublié des gestes, des discours et des objets.

Commissaire: Gallien Déjean
Sur une proposition de Sumiko Oé-Gottini

Vernissage
Vendredi 6 juin 2014

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