ÉCHOS
01 Jan 2002

10.11.05. Des épreuves de Robert Capa accaparées par la France

4500 épreuves de travail, redécouvertes en France aux Archives nationales dans les années 1980, sont aujourd’hui réclamées par Cornell Capa, le frère et l’ayant-droit du photographe. Depuis soixante ans, Cornell, établi à New York, a rassemblé des milliers de négatifs et de tirages réalisés par Robert mort en 1954.

Exposées lors d’une rétrospective consacrée au photographe Robert Capa à la Bibliothèque nationale de France fin 2004 (Capa connu et inconnu), 4500 épreuves de travail redécouvertes aux Archives nationales dans les années 1980, font aujourd’hui l’objet d’un conflit de propriété entre l’Etat français, qui les possède, et Cornell Capa, le frère et l’ayant-droit du photographe, qui les réclame. Depuis soixante ans, Cornell Capa, établi à New York, a rassemblé des milliers de négatifs et de tirages réalisés par son frère.

Au printemps dernier, Richard Whelan, biographe de Capa et représentant de Cornell, est venu à Paris demander la restitution des épreuves réunies en Cahiers à Agnès de Gouvion-Saint-Cyr, responsable de la photographie au ministère de la Culture. Il était accompagné de Diane Dufour, directrice de l’agence Magnum, cofondée par Capa en 1947.

Richard Whelan demande un «geste généreux de l’Etat français». Il veut assurer la pérennité de ce témoignage unique sur la guerre d’Espagne, d’autant qu’il n’existe aucune autre trace de 90 % des photos répertoriées dans les Cahiers — ni négatifs ni tirages. Il souhaite réaliser une numérisation haute définition des contacts. Pour cela, les Carnets doivent rejoindre l’International Center of Photography (ICP) de New York, que Cornell Capa a créé en 1974, et où sont conservées les archives du photographe.

Ces Carnets, récupérés dans des circonstances demeurant énigmatiques (saisis sous l’occupation allemande?), sont conservés par la section XXe siècle, série F7, un fonds acquis à la suite de trois versements provenant du ministère de l’Intérieur en 1952, 1960 et 1963. Des zones d’ombre qui jouent en la faveur de l’Etat français car, en somme, ce qui est à l’Etat reste à l’Etat, et il revient à celui qui réclame les fonds de démontrer qu’ils lui appartiennent. La partie n’est donc pas gagnée…

Anne-Lou Vicente.

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