ÉCHOS
01 Jan 2002

04.05.05. La cave vinicole de Ribeauvillé, un mécène confirmé!

La cave vinicole de Ribeauvillé fait figure d’exemple en Alsace dans le domaine du mécénat. La plus ancienne coopérative de France poursuit en effet depuis 1995 une politique de mécénat culturel à vocation sociale: faire découvrir l’art aux non-voyants. De l’art d’exporter du vin à l’art d’être mécène, il y a le choix d’un homme, Jean-Marie Lang.

L’anniversaire du centenaire de la cave vinicole de Ribeauvillé, en 1995, fut à l’origine d’une réflexion sur les valeurs qu’elle souhaitait transmettre au-delà de son activité commerciale. Son directeur, Jean Marie Lang, décide de se tourner alors vers «une cause qui n’a pas encore reçu le soutien qu’elle mérite: l’accès des non-voyants à l’art, la nature et la culture».
La rencontre avec un groupe de non-voyants actifs auprès du musée Zoologique de Strasbourg et Jean-Marie Lang donne ainsi naissance à l’association «L’art au-delà du regard».

Afin de financer les actions de cette association, la coopérative organise lors de cette fête une vente aux enchères de bouteilles de grande qualité, aux étiquettes décorées par des artistes alsaciens. Les fonds récoltés ont été utilisés par la suite pour co-produire une exposition multisensorielle en direction du public non-voyant. Depuis, la cave vinicole poursuit sa collaboration avec l’association, à travers de nombreuses activités.

En marge de ce partenariat, elle organise aussi expositions, spectacles, concerts, afin de promouvoir Ribeauvillé et sa région. A cet effet, elle s’est équipée d’une salle des «Quatre Saisons» aménagée pour recevoir toutes ces manifestations, inscrivant son mécénat dans une action de qualité, tout comme son vin.

Cette politique initiée lors du centenaire est devenue partie intégrante de l’activité de la cave de Ribeauvillé. Elle ne manque pas d’innover et de séduire. L’introduction de l’art dans le vignoble du Clos de Zahnacker en août 2002 a ainsi rencontré un vif succès auprès du public et des amateurs d’art.

Un artiste, Christian Lapie, installa le long du muret qui ceint le vignoble des silhouettes de bois calcinées, érigées en totems, qui veillent depuis sur le Clos. Des danseurs entamèrent une danse dédiée au dieu du vin, sous les yeux d’un public enchanté. Ce fut aussi l’occasion de déguster le précieux cépage du Clos jusqu’à tard dans la nuit.

Et Jean-Marie Lang de conclure sur les raisons de cette politique, «c’est une autre façon de mettre en avant nos valeurs, face à des concurrents étrangers qui disposent de budgets de communication énormes» (L’Expansion, juil.-août 2003).

Carole Boyer

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