ART | CRITIQUE

Vassiliki Tsekoura

PStéphane Lecomte
@12 Jan 2008

Les œuvres sont inédites, les obsessions persistent. Cette fois, les néons s’imposent dans la galerie Claudine Papillon avec toujours comme idée centrale de suggérer le mouvement.

Comment représenter le mouvement? C’est au début du XXe siècle que les Futuristes italiens se sont attelés à la tâche avec violence et goût pour le modernisme. Chez l’artiste grecque Vassiliki Tsekoura, nous sommes loin des manifestes futuristes. Le mouvement des vagues dans sa douceur et sa sensualité est source d’inspiration chez elle. On se souvient alors de ses dessins en grands formats à l’encre de chine (rouge, noire…).

Remarquée pour ses installations monumentales (notamment un dessin de 44 mètres de long réalisé en 2002 pour le Frac Picardie, ou une installation de machines à laver), Vassiliki Tsekoura met en jeu de nouvelles confrontations. Après ces dessins blancs sur fond noir, c’est la pièce centrale qui éblouit le spectateur.

Statique, une structure en métal mat emprisonne des néons noirs et blancs sur ses ailes. Ils gesticulent sur les grillages pointés vers le sol. L’ossature pourrait représenter un objet venant de chuter, l’artiste parle même de station spatiale. Toujours est-il que les néons restent emprisonnés dans la carcasse.

Mouvants, des néons de couleur se libèrent autour de la structure sur les murs blancs de la galerie. Certains sont verticaux, en pleine ascension, d’autres ondulent vers le plafond, cherchant à s’échapper de leur condition. S’organise alors une véritable écriture lumineuse sur le mur, le mouvement est suggéré. La libération est presque totale.

Etonnante, isolée des autres, une dernière pièce renferme des prothèses sous un éclairage vert, ouverte à l’interprétation du spectateur. L’artiste qualifie cet espace de vide, décapité, où les prothèses suggèrent la destruction de l’homme.

Le travail est plein de contradictions. Chez Vassiliki Tsekoura, l’ascension libératrice de la couleur, préalablement enfermée dans un statisme oppressant, se fait par le mouvement. Les différences dialoguent alors pour fusionner l’espace vertical avec le temps horizontal. La destruction comme source de libération, le statisme comme lieu de mouvement suggéré.

Vassiliki Tsekoura :
— Sans titre, 2006. Installation principale (néons, métal, câbles, spots électriques) et néons muraux. Dimensions variables.
— Sans titre, 2006. Néons, métal, câbles, spots électriques. 263 x 451 x 120 cm.
— Sans titre, 2006. Néon. 175 x 60 cm.
— Sans titre, 2006. Néons bleu et blanc. Néon bleu : 216 x 194 cm, néon blanc : 210 x 21 cm.
— Sans titre, 2006. Néon rouge. 218 x 125 cm.
— Sans titre, 2006. Installation, bois, cuire, métal, néons industriels et transparents, chaussures orthopédiques. Chaussures : 73 x 50 x 19 cm, socle : 203 x 203 cm et néon : 60 cm.
— Sans titre, 2006. Deux dessins sur papier, acrylique noir et blanc. 2 fois 200 x 68 cm.
— Sans titre, 2006. Dessin sur papier, acrylique noir et blanc. 180 x 100 cm.

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