ART | EXPO

Uncontrolled Growth. Alkyd & Pixels

06 Nov - 23 Déc 2010
Vernissage le 06 Nov 2010

Partant d’une réflexion sur la situation des organismes génétiquement modifiés, Michel Huelin ne cesse de brouiller les pistes, de proposer des visions hybrides mêlant le naturel et le virtuel, le plausible et l’irréel.

Michel Huelin
Uncontrolled Growth. Alkyd & Pixels

Michel Huelin entretient depuis plusieurs années des rapports équivoques avec la nature. Peintre, il avait un temps quitté ses pinceaux pour les logiciels, plongeant virtuellement le spectateur dans l’illusion d’un environnement naturel pourtant généré par ordinateur.

De ces variations phénotypiques rendent compte des images numériques (tirages lambdachrome, impressions jets d’encre et films d’animation) d’une troublante volumétrie.

Michel Huelin emprunte la technologie la plus poussée pour définir ses invasive species (ainsi que l’artiste les désigne lui-même) dont l’extension devient vite incontrôlable.

«Aujourd’hui, remarque-t-il, on est dans la manipulation complète. Les mutations, les catastrophes naturelles, les anomalies s’enchaînent dans une sérénité trompeuse.»

Partant d’une réflexion sur la situation des organismes génétiquement modifiés, Michel Huelin ne cesse de brouiller les pistes, de proposer ses propres visions hybrides mêlant le naturel et le virtuel, le plausible et l’irréel, l’ironie mais aussi l’oppression. «Le virtuel, remarque encore Michel Huelin, est un outil formidable pour parler du réel et de ses contraintes».

Ces représentations possibles d’un écosystème du futur provoquent autant l’appréhension que la fascination quand on s’aperçoit que des éléments « abstraits » comme les images de simples coups de pinceaux s’intègrent aussi « naturellement » dans le paysage.

La disposition des feuilles de certaines formes végétales suit parfois l’ordre alternatif du pattern botanique, quand d’autres formes non organiques, donnent pourtant l’illusion de la réalité même si, comme l’indique Michel Huelin «cette prolifération est quantifiable, le fouillis et le désordre sont fictifs et ne cherchent pas à passer pour réels.»

Depuis quelques mois, Michel Huelin s’est remis à la peinture, signifiant par là qu’il reprenait l’image en main, lui redonnant cette épaisseur (la peinture alkyde) dont le pixel est dépourvu. Comme si l’artiste voulait ici renforcer le réalisme du sujet, pour ainsi dire au second degré : sous-bois aux feuilles frémissantes, architecture en ruine et serre abandonnée n’ont d’autre existence que dans l’imagination de l’artiste.

Si la ligne du dessin source est un schéma inventé par ordinateur, l’exécution procède d’une agrégation de traits au pinceau fin, lequel n’est pas sans évoquer un patient travail de burin. Peinture contre pixel, le geste de la main prolongeant le corps tout entier penché au-dessus de l’ouvrage transforme peu à peu ce tracé proliférant en une écriture calligraphique vibrante pour décrire ces lieux imaginaires où le temps serait lui-même végétatif.

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