DANSE | SPECTACLE

Tragédie

17 Oct - 17 Oct 2017

L’Onde Théâtre Centre d’art présente Tragédie d’Olivier Dubois, un spectacle qui fait de la nudité l’expression même d’une réconciliation de l’humanité avec elle-même.

Pièce pour dix-huit danseurs créée en 2012 lors du Festival d’Avignon, Tragédie est la troisième partie du cycle Etude critique pour un trompe l’œil, qui s’ouvre avec Révolution en 2009, suivie de Rouge (2011), et que clôt Auguri en 2017.

Tragédie : en quête de l’humanité

S’inspirant de la Naissance de la tragédie de Friedrich Nietzsche, Tragédie entend illustrer le constat selon lequel «Le simple fait d’être homme ne fait pas Humanité, voilà la tragédie de notre existence». Aussi souhaite-t-il rendre sensible l’idée d’humanité à travers les corps des dix-huit danseurs. Le corps est à la fois strictement individuel, élément même de la particularité de chacun, et expression de la similitude, chacun ayant un corps. De la particularité doit ainsi naître une expérience commune, celle de la communauté des corps ou des particularités.

C’est la raison pour laquelle dix-huit interprètes, hommes et femmes à part égale, dansent nus. Loin de n’être qu’un simple artifice de la provocation, ce parti pris révèle de toute évidente la singularité de chacun et rappelle l’état originel de l’humanité, avant que ne se donne à voir sur scène la formation d’une communauté véritable où les particularités constituent un tout unitaire.

Tragédie : la danse unit

Si la construction de Tragédie reste fidèle à celle de la tragédie grecque puisqu’elle se compose de trois parties, « parade », « épisode », « catharsis », la pièce se fonde sur un principe chorégraphique donné, la répétition de douze pas. Car ce spectacle fait du mouvement cadencé le moyen de manifester «son appartenance à une communauté supérieure», comme le précise Olivier Dubois : «Marcher, être redressé, faire face, tout d’abord par des allers et retours incessants – péripéties d’un mouvement – puis par un martèlement du sol et ainsi refaire du pas le geste fondamental de leur volonté».

D’abord, une succession d’allers et venues, les danseurs entrant et sortant, qu’ils soient seuls ou formant duos et quators, souligne à la fois ressemblances et dissemblances physiques. La particularité de chacun reste nettement visible, ce que ne manque pas d’accuser la répétition des mouvements. Le rythme s’intensifiant, des groupes se forment, laissant apparaître une même gestuelle bien que la particularité des mouvements de chacun soit encore perceptible, avant que ne s’affirme la réconciliation de chacun avec tous, celle d’une humanité enfin unie.

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