ART | EXPO

Species

06 Nov - 24 Déc 2015
Vernissage le 05 Nov 2015

Réflexion autour de l’expression «survie du plus apte», cette exposition regroupe différentes œuvres qui soulèvent des questions sur l’influence de l’environnement technologique sur les individus. Ces questions se déclinent dans des sphères aussi variées que la biologie, la linguistique, la sociologie ou les questions de genre.

Liz Craft, Benedicte Gyldenstierne Sehested, Judith Hopf, Renaud Jerez, Adriana Minoliti, Shana Moulton, David Rappeneau
Species

Cette exposition prend ses racines dans une réflexion autour de l’expression «survie du plus apte», qui est ce que le grand public retient des analyses de Charles Darwin. A y regarder de plus près, on constate que Darwin n’a jamais écrit cette phrase  (l’expression vient de Herbert Spencer, qui donna naissance au darwinisme social), et que le raccourci qui en découle «seuls les plus forts survivent» en est une interprétation erronée et dangereuse.

Charles Darwin s’intéresse d’ailleurs très peu aux individus, mais beaucoup aux espèces, sur lesquelles il fonde son raisonnement. Il est le premier à concevoir que l’environnement influence l’évolution des espèces et des populations en faisant un travail de sélection des individus les plus adaptés afin de faire survivre l’espèce.

«Species», espèces, c’est le mot le plus fréquent relevé dans son ouvrage majeur: On the Origins of Species. Si l’on s’interroge sur l’environnement actuel créé par les nouvelles technologies de l’information et de la communication, on peut envisager la question de l’aptitude selon plusieurs enjeux différents, qui se parasitent les uns les autres, et qui changent si vite qu’une même génération d’individus semble aujourd’hui traverser plusieurs révolutions.

Les œuvres présentées ici, bien qu’ancrées chacune dans leur univers narratif propre, soulèvent des questions sur l’influence de notre environnement technologique sur les individus d’une espèce et ces questions se déclinent dans des sphères aussi variées que la biologie, la linguistique, la sociologie, les questions de genre, etc.

La question (impertinente) de la «survie du plus apte» peut également s’adresser, comme un clin d’œil, au devenir des pratiques artistiques à une époque où les méthodes et productions des artistes sont diffusées quasi en temps réel sur tous les écrans du monde.

Liz Craft (née en 1970, vit et travaille à Los Angeles) juxtapose, dans ses sculptures, des éléments du quotidien et les mythes américains, dans un registre situé quelque part entre mensonges et vérité.

Benedicte Gyldenstierne Sehested (née en 1977, vit et travaille à Berlin) explore, dans ses sculptures, photographies, et vidéos la représentation du corps humain dans différentes possibilités d’existence.

Judith Hopf (née en 1969, vit et travaille à Berlin) produit des films et sculptures visant à déconstruire les structures de pouvoir et d’autorité, et les codes de comportement, jusqu’à envisager une possession quasi démoniaque.

Renaud Jerez (né en 1982, vit et travaille à Berlin) produit des sculptures, des vidéos, des installations qui engagent des notions de consommation et de contamination ainsi que la matérialité de la réalité dans sa matérialisation technologique.

Adriana Minoliti (née en 1980, vit et travaille à Buenos Aires), enquête, dans sa pratique picturale, sur les liens entre l’érotisme et la géométrie, avec un engagement particulier sur les conditions de genre.

Shana Moulton (née en 1976, vit et travaille à Oakhurst et Muenster) incarne dans ses performances, vidéos et collages Cynthia, son alter-ego se mouvant avec angoisse et émerveillement, dans des environnements contemporains autobiographiques, subconsients et fantasmatiques.

Les œuvres de David Rappeneau évoquent l’ennui nihiliste de la jeunesse européenne dans son passage à l’âge adulte, aux prises avec l’austérité de la culture contemporaine.

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