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Single Cuts

10 Mai - 18 Juin 2016
Vernissage le 10 Mai 2016

Clin d’œil au cinéma, l’exposition «Single Cuts» de l’artiste flamande Katrien de Blauwer est présentée à la galerie Les Filles du Calvaire. Les images composées de fragments de magazines et empreintes d’abstraction sont un hymne à la sensualité déclinée au féminin par des héroïnes mythiques du cinéma, loin des collages surréalistes.

Katrien de Blauwer
Single Cuts

L’exposition «Single Cuts» présente une série d’images composées par l’artiste flamande Katrien de Blauwer. Elle n’est pas photographe, mais elle utilise les photos figurant sur des déchirures de magazines en noir et blanc des années 1920 à 1960 qu’elle mélange à des pans monochromes puisés dans de vieux livres.

Pourquoi «cut» et pas collage? Le terme «cut» restitue davantage la maitrise des compositions et la puissance formelle des créations de Katrien de Blauwer qui développe une approche conceptuelle et radicale. Dans son travail, pas d’association de motifs qui cherche à recréer une imagerie comme celle des recherches surréalistes par exemple, pas de surenchère mais plutôt du retrait.

Les compositions de Katrien de Blauwer relèvent de l’abstraction à partir d’une perception intuitive de l’image. Katrien de Blauwer opère une analyse attentive des éléments qui fondent une photographie, son sujet, la captation que celle-ci opère d’un morceau de réel par le cadrage, l’espace même de l’image et des différents plans et chromatiques qui la composent. Katrien de Blauwer se sert des images comme matériau artistique en leur adjoignant des plages chromatiques silencieuses.
Scrupuleusement sélectionnés, les morceaux d’images sont assemblés à des pans monochromes puisés dans de vieux livres dont les couleurs du papier ont passé. Le dialogue entre les différents niveaux de gris et les tons délavés renforcent la puissance graphique de l’ensemble.

On pense à la pratique urbaine de Gordon Matta Clark, à ses découpes architecturales et aux rendus photographiques de ses actions monumentales fonctionnant à leur tour comme des propositions «abstraites».

Impossible de parler de l’œuvre de Katrien de Blauwer sans évoquer le cinéma. Le terme «cut» lui-même souligne son intérêt pour le septième art. Dans certains sujets le mouvement créé renvoie à la sérialité filmique et certaines compositions inquiétantes rappellent les films d’Hitchcock. Les titres Darks Scenes, Scenes, Single Cuts, Rendez-Vous, etc., sont autant d’hommages implicites aux principes de montage mis en place par Jean-Luc Godard, aux «jump cuts» traduits en français pas «coupe franche» ou «plan sur plan».

Cinéma et sensualité se mêlent dans une œuvre déclinée au féminin par des héroïnes mythiques. Dessin d’une épaule, jambes qui défilent, bouche voluptueuse, les éléments corporels semblent provenir des héroïnes des films noirs, du Néoréalisme italien et de la Nouvelle Vague des années cinquante et soixante. Fragments intimes de sa perception du féminin ces œuvres de petites dimensions, au matériau volontairement modeste s’imposent par leur puissance formelle.

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