ART | EXPO

Pintura com sombra e ar

25 Oct - 21 Déc 2013
Vernissage le 24 Oct 2013

Sergio Sister s'était au départ consacré à la surface picturale pour en écumer les possibles, appliquer une touche de peinture et laisser apparaître la trace du pinceau, l'accompagnant. Dans le prolongement d'une pratique inspirée de l'expressionnisme abstrait américain, il poursuit ses explorations en dehors de la surface stricte du cadre.

Sergio Sister
Pintura com sombra e ar

Né en 1948 à São Paulo, Sergio Sister échafaude depuis les années 60 une œuvre qui, à travers un langage modeste en apparence, déploie une recherche complexe sur la matière et la couleur désormais déclinée dans la constance de quelques séries.

Sergio Sister s’était au départ principalement consacré à la surface picturale pour en écumer les possibles, appliquer méthodiquement une touche généreuse et régulière de peinture et laisser apparaître la trace du pinceau.

Dans le prolongement d’une pratique très inspirée de l’expressionnisme abstrait américain — Barnett Newman parmi d’autres — Sergio Sister poursuit ses explorations en dehors de la surface stricte du cadre. Et bien que sa vie l’ait souvent détourné d’une carrière artistique — politiquement très engagé contre le régime dictatoriale brésilien, il sera incarcéré en 1970, puis travaillera comme journaliste — il reviendra toujours plus intensivement vers l’atelier.

Intelligible dans la stabilité des séries, le travail de Sergio Sister reste sensible dans chacun de ses éléments, car, à l’inspiration minimaliste vient s’adjoindre l’évidente sensualité d’un héritage néo-concret.

Ainsi, les Pontalete, sont des sortes de sculptures-peintures. En équilibre sur le sol, adossées contre le mur, elles sont construites à partir de barres en aluminium brossé, souvent recouvertes de toile peintes par l’artiste. Assemblées les unes aux autres, les barres délimiteraient l’espace d’un cadre dont l’absence accorde un doute au registre.

Il y a aussi les Ripas, des bandes bicolores composées également de barres, accrochées au mur et toujours espacées pour associer la couleur de la cimaise dans une potentielle trilogie.

Les Caixas (sorte de boîtes reprenant le format des cagettes de fruits) déploient une gamme colorimétriques des plus raffinées, principe repris avec les tijolinhos, boîtiers multicolores, qui, bien que fermés, intègrent tout autant le vide et le plein, le creux, l’interstice, combinant toujours chez Sergio Sister de nouvelles narrations dans leur rapports à l’espace.
Estelle Nabeyrat

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