DESIGN | OBJET

Emotional States

La London Design Biennale 2018 avait pour thème les états émotionnels. Soient les liens entre design et émotions. Pour son identité visuelle, elle avait choisi le studio de design Pentagram. Qui aura fait appel à Andy Singleton pour la réalisation de sept masques en papier : Emotional States.

Pour sa deuxième édition, la Biennale du Design de Londres [London Design Biennale, du 4 au 23 septembre 2018] aura pris pour thème les États Émotionnels. Tandis que les questions de reconnaissance faciale interpellent, se pose le problème de la plasticité du visage. Avec toute sa richesse expressive. Outil de communication, le visage véhicule des messages non verbaux, volontaires ou non. Des indicateurs émotionnels. En 1872, dans son ouvrage L’Expression des émotions chez l’homme et les animaux, Charles Darwin en avait distinguées sept. Sept émotions fondamentales pour s’orienter dans la forêt des affects. La colère, le dégoût, la joie, le mépris, la peur, la surprise, la tristesse. Explorant les liens entre émotions et design, la LDB 2018 a confié son identité visuelle au studio de design Pentagram. Qui a fait appel au designer Andy Singleton et au photographe John Ross. En a résulté la création d’Emotional States (2018). Soient sept masques, basés sur les sept états émotionnels pré-cités.

Emotional States : l’identité visuelle de la London Design Biennale 2018

Designer, illustrateur et sculpteur, Andy Singleton sculpte le papier. Entre 2D et 3D, ses pièces se déploient délicatement dans l’espace. À partir d’un matériau infiniment simple et commun, des feuilles de papier, il compose des pièces délicates et expressives. Des sculptures aux accents de dentelle organique. Tantôt figuratives (oiseaux, réseau sanguin, papillons…), tantôt abstraites (nébuleuses, circonvolutions…). Pour la London Design Biennale 2018, il a ainsi composé sept masques de papier. Sept sculptures orange exprimant chacune la dynamique subjective de l’une des émotions identifiées par Charles Darwin. Travail conjoint entre Andy Singleton et le studio Pentagram, les sept masques ont été photographiés suivant un protocole strictement identique. Un fond très sombre, où se devine, à peine, la silhouette vêtue de noir d’une personne portant le maque. Un masque qui excède largement la taille du visage. Esquivant l’écueil d’attribuer à chaque émotion une couleur distincte, les sept masques sont en papier orange.

Emotional States d’Andy Singleton, John Ross et Pentagram : de papier et d’émotions

S’il est tentant de mettre le dégoût en vert et la colère en rouge, Emotional States d’Andy Singleton évite l’automatisme. Livrant ainsi une série où seule la dynamique exprime l’émotion. Pas de sur-signification brouillant les signaux. Ultra-stylisé, les visages se reconnaissent à une bouche et deux yeux. Mais si la joie et le dégout n’ont pas d’yeux, la tristesse, elle, n’a pas de bouche. Cette campagne visuelle, sobre et percutante, la LDB 2018 l’a commandée au studio Pentagram. Qui à son tour s’est tourné vers le sculpteur et designer Andy Singleton, ainsi que le photographe John Ross. Un travail collectif, pour une synthèse efficace des sept émotions universelles de Charles Darwin. Et ce, comme le note l’agence, indépendamment de toute référence de race, genre et âge. Une identité visuelle promouvant ainsi une biennale universalisante, consacrée aux façons dont le design affecte les émotions.

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