ART | EXPO

Pascal Convert

05 Nov - 23 Déc 2016
Vernissage le 05 Nov 2016

L’exposition « Pascal Convert » à la galerie Eric Dupont, à Paris, dévoile plusieurs sculptures en verre et en métal. Des œuvres qui explorent à travers des figures sacrées du sacrifice la dislocation du corps et de l’esprit qui s’opère dans la société contemporaine.

L’exposition personnelle de Pascal Convert à la galerie parisienne Eric Dupont explore à travers un ensemble de sculpture la désarticulation du corps et de l’esprit qui s’opère dans la société contemporaine. Les œuvres proposent également une analyse actualisée de ce qui lie les personnages sacrés à la notion de sacrifice.

Marie-Madeleine visage masqué mais chevelure découverte

La première sculpture que dévoile le parcours est une représentation de Marie-Madeleine dont tout l’avant, depuis la tête, est cassé dans sa partie basse et recouvert d’une grille et de fils métalliques pris dans la matière coulantes et orangée. Le dos, notamment la volumineuse chevelure de Marie-Madeleine sont intacts, sculptés dans une matière peinte en gris. La sculpture a été réalisée en injectant du verre liquide dans une sculpture initiale en bois. La matière en fusion ronge le bois et le remplace ; sa pression étant assurée par une grille enserrant la sculpture. Laissée en place sur le visage au moment du démoulage tandis qu’elle est retirée du côté du dos et de la chevelure, cette grille prend de multiples sens. Elle évoque le voile masquant le visage des femmes selon certains préceptes religieux, tout en en faussant le principe. Ici en effet, si le visage est caché, la chevelure très sensuelle de Marie-Madeleine est parfaitement visible. Une façon de souligner qu’aucun voile ne pourra complètement effacer la féminité : étouffée à un endroit, celle-ci s’affirme à un autre.

Une réflexion autour du démembrement intellectuel et corporel

C’est ensuite la figure de Saint Denis qui se présente, sous une forme disloquée. Un ensemble de sculptures forment la première partie d’un cycle en trois temps intitulé Portrait de jeune en saint Denis. Autour de la figure de ce saint céphalophore, c’est-à-dire qui fut décapité avant de porter sa tête dans ses mains et d’avancer, se construit un travail sur la dislocation du corps et de la pensée. Trois têtes en verre sont suspendues dans l’espace central qui relie les trois pièces de la galerie. Leur teinte se décline de l’orange au rouge et elles sont encore collées à la canne en inox utilisée pour les souffler, canne dont elles semblent jaillir. Une autre sculpture, Portrait de jeune homme en martyr est composée de cinq éléments en cuivre et argent : deux jambes, deux bras et une tête dispersées comme après un écartèlement. L’œuvre relie la décapitation liée au personnage de Saint Denis et l’imagerie associée à Saint Barthélémy. A travers ces figures sacrées et sacrificielles s’articule une réflexion autour des productions visuelles contemporaines, génératrice d’un démembrement spirituel et intellectuel par le biais du démembrement corporel.

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