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Matt Coco

19 Mar - 03 Avr 2004
Vernissage le 19 Mar 2004

À partir du flux d’images médiatiques, de l’accumulation d’incitation à la à la production et à la consommation de cette dernière, Matt Coco répond par des installations murales regroupant projets, peintures, croquis transposés pour une autre vision de cette surproduction.

Communiqué de presse
Matt Coco
Matt Coco

Le travail de Matt Coco semble moins concerner les images elles-mêmes que la construction d’un rapport aux images, d’un regard. Quel type de regard? Cet ensemble chaotique d’images fait référence à un phénomène connu: le flux d’images médiatiques et son effet de brouillage. Flux d’images discontinues et répétitives dont les connexions se multipliant à l’infini, tendent vers une inflation générale de significations. Plusieurs dessins évoquent cette économie circulaire des images et sa logique de production/ consommation/ digestion: cuisinière, estomac, T.V, portable…

Depuis Marcel Broodthaers au moins, une des directions principales de l’art, est de sortir de cette contagion médiatique, de faire éclater la bulle d’images. Un réflexe de survie peut être de s’approprier le phénomène comme mode de production picturale. Matt Coco a emprunté ce type de chemin, l’an passé, en saturant l’espace d’une galerie de reproductions de dessins, de photos et de textes. On y reconnaît la source de plusieurs images visibles ici. Cette identification au processus de production de signes tend vers une limite, son arrêt par l’épuisement du sens. Une autre installation de l’artiste nous montre les outils du peintre abandonnés devant la phrase «Finalement rien» répétée et raturée. La virtualité infinie des images aboutit au point zéro. L’œuvre est très justement sous-titrée: «Exorcism of the last painting I have ever made» ( titre d’une installation de Tracey Emin).
L’ensemble des images nous enveloppe comme un panorama. On sait que ce procédé supprime la distinction entre réalité et fiction. Une fiction, pour être reconnue, doit être située dans un cadre. Si la limite du décor déborde notre champs de vision, le regard s’y perd. Notre œil, comme le viseur d’une caméra, peut simplement s’y déplacer et faire le point.
Ici, ces images intimes, qui nous sont étrangères, nous place dans le «Cinéma personnel» de l’artiste. Notre regard est celui du voyeur. Nous avons sur les murs des images d’œuvres, posture peu reconnaissable, une peinture dans un décor, un projet d’installation… La plupart sont des transpositions de croquis de Matt Coco. En fait c’est l’ensemble de la recherche, sous forme de bloc-note, qui est représenté. On «rejoue les personnages d’une fiction», cette image symbolique semble le résultat d’un recul, d’une tentative de mise au point sur la nature de l’art et de sa réception dans son espace propre, la galerie.

L’aspect «chosifié» des images leur enlève une partie de leur force de signification. Un effort du regard peut nous faire voir l’ensemble de ces images comme une seule grande image. L’infinité des lectures possibles, le «Finalement rien», devient le spectacle d’une seule fiction, un «finalement tout». L’espace de la Galerie joue comme cadre de représentation, notre regard retrouve sa réflexivité critique. Mais le mouvement de recul ne nous donne pas la signification conceptuelle de l’œuvre représentée. Cette image seconde nous propose une expérience simplement visuelle, un déplacement de regard que Matt Coco appelle «fuite». C’est l’intensité de cette expérience, au fond picturale, qui fait la qualité de l’œuvre.

Matt COCO
Matt Coco est née en 1974, Dijon. Elle vit et travaille à Lyon.

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