ART | EXPO

Pour la peau

01 Déc - 05 Jan 2019
Vernissage le 01 Déc 2018

L’exposition « Pour la peau » à la galerie parisienne Patricia Dorfmann dévoile de nouvelles peintures de Mathieu Boisadan, des œuvres figuratives toujours foisonnantes et complexes où se télescopent et sont assimilées de multiples influences et références. 

L’exposition « Pour la peau » à la galerie Patricia Dorfmann, à Paris, présente de récentes peintures de Mathieu Boisadan dans lesquelles s’exprime le besoin d’appropriation, tant spirituelle que physique, de l’autre.

Mathieu Boisadan, un peintre qui assimile de multiples influences et références

La pratique picturale de Mathieu Boisadan repose sur une démarche courante dans la création artistique mais qu’elle porte à un degré particulièrement avancé : s’inspirer de ceux qui l’ont précédé et assimiler leurs œuvres dans ses propres réalisations. Chez Mathieu Boisadan, l’assimilation est double : elle porte autant sur sa propre peinture que sur les maîtres de l’histoire de l’art, dans une sorte de combat mené contre l’une et les autres.

Ainsi, on reconnaît dans la peinture de Mathieu Boisadan les aplats de couleur caractéristiques de David Hockney, l’intérêt pour l’aviation et pour la marginalité de Malcolm Morley, la noirceur des maîtres espagnols, les complexités chromatiques du Quattrocento,ainsi que les influences mêlées de Martin Kippenberger, Eugen Schönebeck, Mikhaïl Nesterov et d’autres représentants de l’école russe. Mais ces inspirations n’ont pas chez lui la valeur d’hommages, elles s’inscrivent au contraire dans une logique quasi-cannibale d’absorption de la puissance de l’adversaire, de remise en question et de destruction permanentes de l’acquis pour progresser et rester vivant.

« Pour la peau » : Mathieu Boisadan peint l’appropriation de l’autre

Le titre de l’exposition, « Pour la peau », pointe un des thèmes principaux des œuvres de Mathieu Boisadan qui donnent à voir dans ses récentes peintures l’irrésistible attraction mutuelle des corps qui cherchent à s’approprier l’un l’autre, dans un rapport entre érotisme et macabre. Dans le tableau intitulé Abandon, deux bouches accolées se livrent à un baiser anthropophage, laissant planer un trouble sur la vision du rapport sensuel, porté à son paroxysme avec le tableau Distortion où l’on voit un crocodile croquer un bras humain.

La peinture de Mathieu Boisadan se nourrit des situations d’entre-deux et de rupture ; elle multiplie ainsi les télescopages des influences artistiques, des corps, dans une représentation d’états transitoires, d’assimilations et de transformations jamais complètement achevés. Cette caractéristique se lit aussi dans le choix des motifs et des thèmes picturaux : de nombreux adolescents peuplent ses nouveaux tableaux, de même que des allusions à des conflits contemporains.

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