DANSE | SPECTACLE

Le Sacre du printemps et Henri Michaux: Mouvements

09 Mar - 12 Mar 2016
Vernissage le 09 Mar 2016

La Maison des arts et de la culture de Créteil présente, en partenariat avec le Théâtre de la Ville, deux spectacles de la chorégraphe Marie Chouinard: Le Sacre du printemps, sur la musique écrite en 1913 par le compositeur Igor Stravinsky, et Henri Michaux: Mouvements, une création mêlant danse, projections et lecture poétique.

Marie Chouinard
Le Sacre du printemps et Henri Michaux : Mouvements

De la musique de Stravinsky aux dessins à l’encre de Chine d’Henri Michaux, Marie Chouinard puise la sève dansante d’un prodigieux élan vital.

Tellurique, la danse de Marie Chouinard l’a toujours été, depuis la forge ardente de ses premiers solos où elle and’abord cultivé, pendant près de vingt ans, la beauté convulsive d’une danse viscéralement organique, jouissive et cosmique.

Dès sa première pièce de groupe, Les Trous du ciel, en 1991, la chorégraphe québécoise a prouvé sa capacité à ramifier une vision du corps qu’elle perçoit comme le foyer d’une intelligence incarnée, un lieu de connexion des émotions et de la conscience.

Le Sacre du printemps ne pouvait guère lui résister! En 1993, elle venait apposer sa griffe sur la partition de Stravinsky, qui a traversé tout le XXe siècle, de Nijinski à Pina Bausch en passant par Martha Graham et Maurice Béjart, jusqu’à devenir un emblème de la modernité chorégraphique.

Dans Le Sacre de Marie Chouinard, l’angulosité des cambrures (comme des pantins sur le point de se désarticuler) ajoutée à la vélocité des enchaînements, engendrent une vigueur inouïe, «comme si, dit-elle, j’avais abordé la première seconde suivant l’instant de l’apparition de la vie dans la matière.»

Cet «élan vital», on en retrouve la force pulsative dans la transcription dansée que fait Marie Chouinard des dessins à l’encre de Chine et d’un long poème qu’Henri Michaux a réunis en 1951 dans le recueil Mouvements. «Voilà quelques années, confie la chorégraphe, un ami peintre qui connaissait mon intérêt pour Michaux m’a offert un exemplaire numéroté de l’édition originale, grand format, de ce livre, qu’il avait trouvée chez un bouquiniste des quais de la Seine. Je le regardais souvent, jusqu’à ce que je me dise que Michaux m’avait en quelque sorte légué une notation chorégraphique !»

Le spectacle se déploie comme un livre ouvert: le poème est lu par Carol Prieur et les dessins sont projetés un à un, jusqu’à trouver leur place dans des pages virtuelles. Et la danse tente de suivre la fulgurance de ces «taches d’encre» où semblent parfois s’agiter une taille, deux bras et trois jambes!

«Il y a quelque chose d’implacable, ajoute-t-elle, à mi-chemin entre l’urgence, le drame, la fatalité, et puis la joie d’inventer des formes.» Avec Marie Chouinard, la danse est toujours étroitement liée à la (trans)formation du vivant.

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