PHOTO | EXPO

L’âge de fer

06 Avr - 05 Juin 2016
Vernissage le 06 Avr 2016

L’exposition «L’âge de fer» braque son objectif sur un monde qu’on s’évertue à ignorer et même, souvent, à dénigrer. Alain Pras ausculte l’univers industriel qu’il connaît bien pour en tirer un constat qui semble irréfutable: là où nous avons tendance à ne percevoir qu’une utilité encombrante, il y a en réalité une beauté plastique et un charme architectural – en d’autres termes, une esthétique singulière.

Alain Pras
L’âge de fer

Sa passion pour le tissu industriel, Alain Pras la tire de ses nombreuses années passées en tant qu’entrepreneur. Depuis plus de quarante ans, armé de ses boîtiers et de sa curiosité, Alain Pras parcourt dans le monde entier cet univers imposant fait de ports, d’usines, de raffineries, etc. Les images réunies dans l’exposition «L’âge de fer» font un constat pastique rarement concédé à l‘égard de ces lieux: il y a une force esthétique inhérente au monde industriel.

Les photos réunies dans «L’âge de fer» nous offrent à contempler autrement ces lieux que nous regardons trop souvent et seulement à l’aune d’un mal que l’on qualifie généralement de nécessaire. Passé outre leur degré d’utilité, leur construction étonne et leur beauté frappe. Les photos qui les représentent ici jettent également la lumière sur un paradoxe révélateur de beauté : ces lieux industriels qui produisent nos sociétés, leurs dynamiques et leur rythme haletant, ne sont pas dénués de mystères. Derrière leur apparent vacarme se distinguent des soupirs et leurs formes colossales, parfois même menaçantes, recèlent une grâce qui leur est propre.

Ces temples du progrès et de la modernité, Alain Pras les ausculte dans leur dimension plastique et graphique. Trouvant vraisemblablement en eux une esthétique évidente, il porte son regard de photographe sur leurs dimensions, leurs couleurs et leur composition. Les usines et les ports en particulier donnent à voir leur universalité, leur architecture commune quel que soit l’endroit, en une unité qui doit tout à l’homme qui les a construits dans une étonnante complexité dont l’agencement fascine.
De plus, la complexité souvent indéchiffrable de certains ensembles tend à faire de ces clichés des oeuvres presque abstraites qui sont alors de véritables propositions plastiques. Il y a une mise en cadre de ces éléments qui peut s’apparenter à la composition d’un tableau, voire d’une installation.

Le but d’Alain Pras semble d’une certaine manière de nous réconcilier avec cette beauté atypique qui nous environne et trop souvent dénigrée. En cela, il s’inscrit dans la lignée de certains futuristes et artistes de l’école de Düsseldorf, qui l’ont célébrée en leur temps.

AUTRES EVENEMENTS PHOTO