DESIGN | OBJET

Jean Prouvé

La galerie Downtown présente trois pièces d’exception conçues par Jean Prouvé au cours des années 1930, et fabriquées en tôle d’acier plié. Le bureau CPDE, la console bibliothèque Van Dyck, et le lit Fabert sont autant d’exemples de la technique particulière mise alors au point par Jean Prouvé et d’un design soucieux des nécessités de son temps.  

En ce début d’année 2017, la galerie Downtown expose une sélection de mobilier des années 1930 aux années 1950. Parmi les pièces composant cette sélection, figurent trois créations de Jean Prouvé (1901-1984) datant des années 30 : le bureau CPDE en métal laqué noir (1935), le lit Fabert en tôle d’acier plié laqué vert (1935), et la console-bibliothèque Van Dyck en tôle d’acier plié laqué rouge, elle aussi conçue aux alentours de 1935.

Jean Prouvé : un designer et son temps

Le design de Jean Prouvé  parvient à conjuguer à l’impératif de fonctionnalité, le choix du matériau et l’impératif d’économie, aux exigences d’une production en série. Au regard de ces quelques critères déterminant la création de ses pièces de mobilier, Jean Prouvé privilégiera le métal et le bois.

Designer, Jean Prouvé n’a pas hésité à apprendre les rudiments de la ferronnerie en suivant un apprentissage approprié, et commence à produire dès 1925 ses propres meubles en en tôle d’acier pliée, ayant fondé l’année précédente son atelier à Nancy. Il conçoit ainsi une chaise inclinable selon une technique qu’il met alors au point, celle du tube d’acier aplati. Le recours à une telle technique ouvrira la voie à la production de toute une série de meubles, notamment le mobilier destiné au sanatorium du Plateau d’Assy, ou le bureau CPDE exposé par la galerie Downtown, qui fut créé en 1935 et est doté d’une structure en métal laqué noir, de pieds en tôle d’acier pliée parallèles, et de trois caissons latéraux.

Jean Prouvé : un design marqué par la nécessité

Au tout début des années 1930, une crise du logement touche les étudiants, les conduisant parfois à interrompre leurs études. Jean Prouvé participera à l’aménagement intérieur de la future cité universitaire construite pour répondre à ces nouveaux besoins, et dessinera le mobilier de soixante-dix chambres.

Chaque chambre est meublée d’un lit avec ou sans chevet incorporé, d’un bureau et d’une chaise, d’un fauteuil et d’une étagère, tous conçus pour être à la fois économiques, solides et faciles d’entretien, selon le cahier des charges. Jean Prouvé n’utilisera alors que de la tôle et des tubes d’acier, laqués dans différents tons de rouge. Ce mobilier, fonctionnel et économique, est le premier à être produit en série dans le cadre d’un marché public. Cette première expérience se révèle essentielle puisqu’elle orientera le travail à venir de Jean Prouvé.

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