DANSE | SPECTACLE

Biennale de la danse. Relâche, Sounddance, Corps de Ballet

16 Sep - 17 Sep 2014
Vernissage le 16 Sep 2014

Happening cinédanse pour Relâche (1924) signé Francis Picabia, René Clair, Erik Satie, 18 minutes explosives avec Sounddance de Merce Cunningham (1975) et jeu de déconstruction académique dans Corps de Ballet du jeune Noé Soulier… C’est le défi de trois gestes forts de l’histoire de la danse que relèvent les danseurs du Ballet de Lorraine.

Francis Picabia, Erik Satie, Merce Cunningham, Noé Soulier
Biennale de la danse.
Relâche, Sounddance, Corps de Ballet

Au programme: virtuosité, élucubration et surréalisme, ou comment faire la preuve d’une danse électrisée par l’énergie de la performance.

Tout l’enjeu est là : retracer une ligne frondeuse et joyeuse d’actes fondateurs, où la chorégraphie est ce «chaos organisé» qui fait exploser les codes du spectacle. Sur le plateau, tout est possible: des phares de bagnole dans Relâche, un écran de cinéma, un esprit de cabaret, une tentation de music-hall, un rideau lamé doré qui fait apparaître/disparaître des danseurs vibrionnants. Entre rupture historique et décalage contemporain, le Ballet de Lorraine pousse alors la danse à son comble. (L.G.)

Francis Picabia, Erik Satie, Relâche
Un peintre Picabia, un musicien Erik Satie, un cinéaste René Clair et un chorégraphe Jean Börlin… Ils s’y sont mis à 4 pour signer en 1924 une des pièces les plus incroyables de l’histoire de la danse: Relâche.
Le titre donne le ton en forme de blague provocatrice: il y a quoi ce soir au théâtre? Y’a Relâche!

Alors qu’est-ce qu’on y trouve? De tout répondait Picabia: «Les phares d’automobile, les colliers de perles, les formes rondes et fines des femmes (…) quelques hommes en habit noir, le mouvement, le bruit, le jeu, l’eau transparente et claire, le plaisir de rire, voilà Relâche.»
On pourrait ajouter qu’il est question de music-hall, avec ces 10 hommes qui entourent l’unique vedette féminine comme dans une revue. Ou encore qu’on va se retrouver au cinéma avec un des tout premiers films surréalistes: Entr’acte, bien évidemment placé entre les 2 actes. Bref, c’est une pièce exceptionnelle que remonte, pour la première fois depuis sa création, le CCN – Ballet de Lorraine. Relâche, l’esprit happening est avec vous! (L.G.)

Pièce pour 13 danseurs
Création: 1924
Durée: 35 min
Reprise 2014: Petter Jacobsson et Thomas Caley
Ballet instantanéiste en deux actes
Un Entr’acte cinématographique et la Queue du chien
Conception: Francis Picabia
Musique: Erik Satie
Chorégraphie: Jean Börlin
Film: René Clair

Reprise, 2014, Entrée au répertoire
Chorégraphie: Petter Jacobsson et Thomas Caley
Recherche historique et dramaturgie: Christophe Wavelet
Scénographie: Annie Tolleter
Lumières: Eric Wurtz
Spécialiste de Picabia: Carole Boulbès
Costumes: Atelier costumes du CCN – Ballet de Lorraine
Avec la participation des élèves de la section broderie du Lycée Lapie de Lunéville

Merce Cunningham, Sounddance
Un «chaos organisé», c’est la définition de Sounddance, une des pièces les plus populaires de Merce Cunningham.
On est en 1975, le chorégraphe vient de passer 9 semaines à l’Opéra de Paris pour créer D’un jour ou deux, et manifestement, l’uniformité du ballet lui a pesé. Alors quand il retrouve ses danseurs à New York, il va se lâcher. Résultat: les 18 minutes extraordinaires de Sounddance.
Sur scène, 10 danseurs explosent dans des mouvements «vibrionnaires», tout le contraire de ce qu’a vécu le chorégraphe à l’Opéra de Paris : Le mouvement vient directement de ce que les danseurs classiques avaient été si rigides et si raides dans leur corps. Je voulais beaucoup de mouvements, d’incurvations du torse. C’est une danse très fatigante à danser.»
Aujourd’hui ce sont les danseurs du CCN – Ballet de Lorraine qui relèvent le défi de cette pièce bourrée d’énergie. Une performance! (L.G)

Pièce pour 10 danseurs
Création: 1975
Durée: 18 min
Chorégraphie: Merce Cunningham
Musique: David Tudor, Untitled
Décor, costumes et lumières: Mark Lancaster
Remonté par: Meg Harper et Thomas Caley

Noé Soulier, Corps de Ballet
Vous prenez tous les pas du vocabulaire du ballet classique. Mais au lieu de les ordonner selon les règles académiques, vous construisez des phrases qui ne veulent plus rien dire. C’est à cette exploration réflexive de la danse classique que se livre Noé Soulier dans Corps de Ballet. Arabesques, jetés, pliés… se démultiplient dans une pièce où l’absurde devient poétique.
Voilà le système créé par le jeune Noé Soulier pour et en hommage au corps du CCN – Ballet de Lorraine: «Je leur ai proposé, entre autres, une tâche impossible à réaliser: enchaîner des préparations les unes aux autres tout en conservant leur statut de préparation. Ils tentent de s’élancer pour un saut comme s’ils allaient vraiment le réaliser… tout en sachant qu’ils vont s’interrompre au dernier moment.»
Alors comment ces danseurs classiques vont-ils pouvoir se sortir de ce piège chorégraphique? Il va leur falloir déployer des trésors d’inventivité et de virtuosité pour révéler ce nouveau «corps» de ballet. Une pièce qui s’annonce comme le comble de l’académisme. (L.G)

Pièce pour 17 danseurs
Création: 2014
Durée: 30 min env.
Chorégraphie, scénographie: Noé Soulier
Création costumes: Noé Soulier et Martine Augsbourger
Création lumières: Noé Soulier et Olivier Bauer
Conception musicale: Noé Soulier et Aurélien Azan-Zielinski
Arrangements musicaux: Jacques Gandard
Musique: Extraits arrangés du 4e mouvement de la Symphonie n°4 en Ut mineur D.417 de Schubert, extraits arrangés de Rigoletto de Verdi (dernier duo du 3e acte, Gilda / Rigoletto)
Remerciements: Chiara Vallé-Vallomini et Mark Wallinger

Informations
Maison de la Danse
Mardi 16 septembre à 20 h 30. Mercredi 17 septembre 19 h 30

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